Valparaiso

Et oui, me voici maintentant à Valparaiso, principal port du Chili, situé à 120 km à l’ouest de Santiago. Je suis parti samedi midi de Santiago par bus. Le système de bus est très développé ici et des bus très confortable et peu cher vous permettent de joindre les principales destinations du pays, tant au nord qu’au sud, sauf l’extrême sud (Patagonie et Terre de feu) où il faut passer par l’Argentine.

En sortant de Santiago, le paysage est composé de montagnes pelées, sèches, comme en climat aride.Puis en se rapprochant de Valparaiso on retrouve de la végétation et la couleur verte. L’influence ocèanique se fait sentir. Par contre le soleil cogne fort, il fait plus chaud qu’à Santiago. On arrive enfin au terminal de la ligne… Welcome Valparaiso. La première impression est mitigée. Le terminal se trouve dans la partie est de la ville, le quartier est miteux, pauvre, les batiments sont usés, sales, délabrés. Il y a beaucoup de monde dans les rues (c’est jour de marché). Je pars à pied en direction du centre plus à l’ouest. Mon sac-à-doc me pèse vraiment (autour des 20 kg maintenant), j’ai l’impression que mes pieds s’enfoncent dans le bitume, mais non, ce sont seulement mes pieds qui se déforment sous le poids. En s’approchant du centre le décor s’améliore. J’achète une brochette de viande à un marchant ambulant… excellente. J’arrive sur la plaza Victoria, je me pose sur un banc pour soulager mes pieds. Dans mon guide ils indiquent une auberge un peu au dessus, je décide d’y aller voir, en espérant qu’ils aient de la place. Pour vous imaginer un peu la topographie, un petit descriptif: Valparaiso, Valpo pour les intimes, est situé en bord d’une immense baie. La partie au bord de la baie est plate, c’est El Plan, et partout autour derrière il y tout pleins de cerros, les collines, 42 pour être exact. Mon auberge se trouve sur le cerro Bellavista. Je commence à me diriger vers celle-ci et je tombe sur une canadienne qui me voyant avec mon gros sac-à-dos en conclu, un que je suis un touriste, et deux que je cherche peut-être un hotel. Tout bon. On papaute et chemin faisant on attaque la montée du cerro, ou plutôt l’escalade devrais-je dire parce que ca monte raide. Chez nous, dans les Alpes ou ailleurs, quand on a une montagne on fait des lacets et des zigzags pour faciliter la montée des pauvres autochtones, ici non, ils font les routes dans la ligne de plus grande pente… tout droit! Et ma cannadienne qui s’arrête pas de parler, et moi avec mes sacs sur le dos je commence à plus parler du tout… Je crois laisser une jambe sur place tellement ca grimpe. Par contre on rentre d’un coup dans le vrai Valpo, celui des cerros avec les maisons de couleurs vives et les fresques, ou grafitis, sur les murs. C’est vraiment très beau. Je prends finalement le passage final qui m’enmène, ou m’enlève plutôt, à mon hotel. J’ai l’impression de monter à une échelle maintenant, ca donnerai presque le vertige, j’ai la sensation de m’enfoncer dans les entrailles de la colline avec mon sac… Enfin la sonnette, les murs sont tous peints de fresques. L’intérieur de l’auberge aussi d’ailleurs, c’est cosy, les chambres simples mais douillettes, et pas cher… je n’en demandais pas plus. Je pose mon sac ici.

Maintenant partons visiter, direction le port tout d’abord. La baie étendue de Valparaiso m’apparait enfin et l’océan Pacifique avec. Déception, tout le front de mer est barré par la ligne de tramway et des quais. Je continu vers l’ouest vers le port où les immenses grues dominent le paysage. J’arrive sur la place Sotomayor, en face du port. Là se dresse l’imposant batiment du commandement naval, couleur bleu pétrole, style victorien. Je visite le port ou un vraquier est en cours de déchargement. Les couleurs vives sautent aux yeux de partout, l’odeur du port m’emplie les narines, j’aime cette odeur qui mélange l’océan aux activités humaines. Je reste un moment à regarder l’animation et le déchargement. Les immenses grues enlèvent du navire et reposent sur le quais des tonnes de matériel divers.

Après un moment je continue en direction du cero Artilleria dont on voit un des fameux ascensores, sorte de funiculaire du siècle dernier qui permet d’accéder rapidement aux principaux cerros. Ils représentent Valparaiso à eux tout seul, jolis mais branquebalants. Je le prends avec émotion et entre dans le vrai Valpo; son âme est bien là haut, perchée. Là on ressent, voit, vibre, trésaille à la vraie beauté de la ville. La baie s’étends à mes pieds, les oiseaux chantent, c’est presque calme et toujours ces couleurs vives qui ravient et exitent les pupilles. C’est magique, le charme opère. Je reste un long moment à contempler, profiter, mèditer… surtout ne rien faire qui pourrait briser le charme. Je suis bien, heureux. Je redescends par les escaliers, découvrant de nouvelles batisses du 19ème siècle, de nouvelles fresques, des voitures anciennes. J’atteinds de nouveau El Plan, sans saveur, plus terne. Je rejoins la place Matriz, la plus ancienne de Valpo. Le quartier est délabré, sale et n’inspire qu’une confiance toute relative. Des odeurs nauséabondes sortent de certains batiments abandonnés, des bandes de chiens dorment paisiblement par terre… Seule l’église qui domine qui domine la place jette un peu de couleur et de gaité sur cet univers délaissé. C’est Valpo, tout en contraste, en subtilité. On aime ou on aime pas… mais comment ne pas aimer?

Je rejoins la place de la Victoria en traversant des quartiers qui changent du tout au tout en seulement un croisement. J’en profitte pour goûter un Queso (et oui ca creuse tout ca), sorte de beignet. Il y a aussi beaucoup de fast-food qui servent des portions absolumment énorme de nourriture bien grasse…  mais ca n’a pas l’air appétissant. Je rentre à mon hotel, la nuit tombe, il est 21h30, les chiens se réveillent… Pas d’eau chaude dans la douche, on verra demain.

Bonne journée

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