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Pas de nouvelles, bonnes nouvelles!…

Je suis en Patagonie / Terre de feu depuis plus de deux semaines maintenant et le rythme plus soutenu du sud ne m’a pas laisse beaucoup de temps pour ecrire… Tout pleins de nouvelles choses a raconter, ca va venir. Mais d’abord finissons l’aventure du nord et de Lauca.

A bientot

Parc de Lauca – Jour 2

Nuit entrecoupée. Je me réveille vers 2h30 pour une envie naturelle et malgrè mes vêtements et mon duvet j’ai pas chaud. Je regarde le thermomètre de ma montre qui indique 0 degré. Je sors. Le ciel est constellé d’étoiles, la voie lactée barre le ciel d’un bout à l’autre, incroyable, c’est magnifique. Je cherche la croix du sud mais mes yeux ne sont pas en face de mes orbites, trop froid. Je rentre et renfile une couche de polaire. Je mettrai longtemps à me rendormir. Vers 7h00 re-belotte. Le soleil pointe le bout de son nez au dessus de l’horizon, il va nous réchauffer, mais pour l’instant ca caille encore. Le lac est encore endormi. Je retourne dans mon duvet jusqu’à 8h30. Puis je me décide à me lever. C’est calme, pas un bruit à part quelques canards qui pédalent sur le lac. Le volcan Parinacota pointe fièrement son cône enneigé vers le ciel bleu azur. Je suis bien, les rayons du soleil me réchauffent. Je prends le temps de me réveiller. Ici le temps s’expand, se dilate, il passe lentement. Je suis libre de tout horaire ou agenda, en apesanteur au dessus du monde des hommes, dégagé de toute contrainte. Je profite de ma nouvelle liberté, je vis au rythme primaire de la nature. Seul le soleil dicte son rythme. Que c’est calme, paisible… c’est si rare, être seul et pouvoir en profiter. Ici la nature est simple: naitre, survivre et mourir. Rien d’autre. La simplicité dans toute sa splendeur. Le lac est plein de vie – canards, oies, flamands, oiseaux… – mais aussi ses rives sont jonchées de cadavres ou de squelettes blanchis par le temps, rappel s’il le faut que nous ne sommes que de passage. Ici pas de triche, on ne camoufle rien, la mort répond à la vie, visible, rappel du cycle de la vie. Les oiseaux gazouillent, ils semblent heureux, comme un message envoyé: Profitez de la vie et de ce qu’elle vous procure, satisfaissez vous de ce que vous avez sans vouloir sans cesse ce que vous n’avez pas, profitez ici et maintenant, vous ne savez pas de quoi demain sera fait. Profitez des choses simples, l’amour d’un enfant, d’un être cher, de l’amitié réconfortante d’un ami, de votre famille, et restez ouvert à toute nouvelle rencontre, promesse de plus de chaleur encore…

Petit déjeuner. Je prends mon temps, je flane le long de la berge. Puis je range ma tente, refais mon sac. Un dernier regard et je prends la direction du refuge au bord de la nationale. Au refuge je refais ma provision d’eau au bofedale et continu en direction de la montagne. Aujourd’hui la montagne m’appelle, me lance ses sirènes et ses chants enchanteurs… et que peut un solitaire contre une meute de sirènes… Je me laisse faire. Je cache mon gros sac dans des rochers et prend seulement mon petit sac avec de l’eau, de la nourriture, mon petit appareil photo et mes deux batons de marche et attaque la montée. Objectif: dépasser la limite symbolique des 5000 mètres. Je longe le bofedale, le traverse et monte sur sa rive gauche. La montée est lente mais régulière dans des rochers et du sable. Je suis bien acclimaté, mais l’altitude se fait quand même sentir. Je passe des cols, des antécimes qui n’en sont en fait pas, toujours un autre sommet qui se présente qui n’en est en fait pas un. Un enchevêtrement de poupées russes qui dissimulent les vrais sommets. Mais ou sont t-ils donc? L’altimètre passe les paliers un par un, 4700, 4800, 4810… Ca y est je suis à l’altitude du Mont-Blanc. Je marche depuis trois heures quand enfin il me semble en tenir un, de sommet. Je suis à 4900, le sommet semble à plus de 5000 m. Celui-là fera l’affaire. Sur la carte il n’a pas de nom, ce sera donc le sommet sans nom. Je traverse dans des éboulis pour atteindre la base de la pente qui mène à l’arête sommitale. Le soufle est court, je fait des pauses. J’attaque la montée finale, raide, dans des éboulis rocheux en limite d’équilibre. Attention de ne pas faire tout partir. J’abandonne mon sac sur un gros rocher, bien en évidence, et ne garde que mes batons et mon appareil photo. On ne risque pas de me le piquer ici 🙂 Je continu, la pente raide harrasse mes dernières forces. Un pas en avant, un de plus, deux en arrière dans ces éboulis de… On recommence, patience est mère de vertu. « Là où il y a une volonté, il y a un chemin » disait Edward Whymper, alpiniste du début du siècle dernier. La mienne est encore intacte, le chemin est là. Enfin j’atteinds l’arête sommitale, plus étroite que je ne pensais, aérienne. Je laisse un de mes batons pour marquer la descente. Je continu et atteinds enfin le sommet. J’ajoute un caillou au cairn sommitale, tradition montagnarde. Je regarde mon altimètre, il indique 5100 mètres. Mission accomplie, les sirènes s’en repartent, me laissant seul avec un panorama à couper le soufle. Loin, en bas, s’étale le lac Chungara, miroitant au soleil. On se rend mieux compte de ses dimensions. Le volcan Parinacota me domine toujours du haut de ses plus de 6300 mètres. Pas un bruit, pas un signe de vie animale, rien… Seul le vent vient faire sa musique à mes oreilles. Le bleu du ciel commence à tirer sur le noir. Je ne traine pas au sommet, et attaque rapidement la descente. Je me sens vraiment seul au monde, la solitude pèse de tout son poids. La descente dans les éboulis s’apparente plus à une descente de névé, je perds rapidement de l’altitude. Je récupère mon sac au passage et continu ma fuite en avant en direction du refuge tout en bas. Je ne prends pas la peine de m’arrêter pour me reposer, et cours presque… vers quoi, je ne sais? Je me tords la cheville dans un trou, pas le temps d’y penser il faut continuer. Je retrouve bientôt le bofedale, porte de retour sur le lac. Je reprends mon gros sac-à-dos et là avec mes 20 kg sur le dos continu pour rejoindre le refuge. Et là déception, personne… Pas âme qui vive, rien. Je me pose et attends. J’en profite pour me restaurer et me faire chauffer une casserole de thé. Un oiseau magnifique avec le corps jaune/orange et la tête et les ailes noires vient se poser près de moi. Je lui donne des miettes de pain, il piaille. Je me surprends à lui répondre à haute voix… Je bouquine un peu, présence littéraire.

Au bout d’une heure, toujours personne, je reprends mes sacs et me redirige vers mon lieu de campement de la nuit dernière. Je remonte ma tente et me refais du thé. Contrairement à la montagne, ici la vie est partout. Je retrouve mes amis les canards, oies et divers autres volatiles. Une viscache, curieuse, vient même me voir. Ca piaille, se chamaille, bat des ailes sur l’eau. C’est vivant, je ne me sens plus seul. Je fais un tour de mon royaume d’un jour, les mouettes me saluent, les canards donnent leur spectacle, l’envolée sauvage et en toile de fond le volcan Parinacota, tout dégagé, dévoile ses trésors de beauté. Bientôt le ciel vient essayer ses pinceaux et ses couleurs vives sur le lac, le coucher de soleil est somptueux. Le froid retombe, le solitaire renfile ses couches de polaires. Demain est une promesse encore lointaine…

Parc de Lauca – Jour 1

Lever à 6h30, petit déjeuner, toilette, préparation du sac. 7h30 Aparitio, notre chauffeur, ne se montre toujours pas. On commence à le maudire. Il arrivera finalement à 8h00. Il a une bouille sympa, on lui pardonne donc. On embarque dans son van et on part. Le temps est au beau aujourd’hui. On monte par une piste avant de rejoindre la ruta 11, la route internationale entre La Paz en Bolivie et Arica au Chili, qui traverse le parc Lauca. Et effectivement elle toute défoncée – plus de goudron, que de la terre poussièreuse -, une seule voie est ouverte en circulation alternée, la falaise d’un côté et le précipice de l’autre… sauf qu’il y a personne et pas de feu pour savoir si vous pouvez y aller ou non… et quand vous voyez un convoi de 20 semi-remorques lancés pleine balle en descente arriver sur vous, ca fait pas rire. Surtout qu’il y a un mort la semaine dernière, la route 11 est dangereuse. Après une frayeur on emprunte un chemin de traverse et tout de suite c’est plus calme. On ne tarde pas à voir des vignognes – cousins sauvages du lama et de l’alpagua – et des viscaches – sorte de lapins avec une queue d’écurueil. Le décors est grandiose avec les montagnes de 5000 et plus de 6000 m au loin. On rentre dans le parc de Lauca, et sommes de nouveau sur l’altiplano chilien à plus de 4000 m d’altitude. On passe des bofedales, zones vertes et humides alimentées par un rio créant un écosystème riches en animaux (oiseaux, canards, vigognes…). Les vigognes vivent en petits troupeaux familiaux, entre 4 et 10 individus (le male, son harem et les petits). Pas belle la vie! Sur la photo en dessous ce sont des alpaguas.

Vers midi on arrive au hameau de Parinacota, du nom du volcan de plus de 6000 m qui le domine.  Superbe hameau avec sa petite église en pierres peintes à la chaux et son toit de chaume, vraiment typique de la région. Le clocher est intégré à l’enceinte de l’église et possède un escalier ou il faut presque ramper pour atteindre la cloche sommitale. La place attenante regroupe les quelques maisons du village. Sur la place une échope qui vend de l’artisanat local et une minuscule épicerie qui ne semble ouverte que pour nous. Le paysage alentour est magnifique et sauvage. Un bofedale se trouve juste en dessous du hameau, autour le désert, et au dessus le cerro Guane Guane (5050m) et les jumeaux les volcans Parinacota (6342 m) et Pomerape (6240 m) sur la frontière Chili/Bolivie. Nous achetons du popcorn maison et nous faisons servir un maté de coca à l’épicerie du coin. Super moment convivial tous ensemble dans ce magnifique village perdu. On fait un tour au dessus du village pour avoir une vue d’ensemble. Au retour des habitants nous explique le mode de confection des bottes d’herbes séchées dont ils se servent pour recouvrir les toits des maisons.

Nous partons ensuite direction le lac Chungara, au pied du volcan Parinacota. Le volcan est imposant, se mirant superbement dans le lac à ses pieds. On est à 4500 m. Des flamands roses, canards, oies et autres volatiles sauvages s’ébattent dans le lac. Malgré tout il y en a moins que dans les lagunes boliviennes traversées vers Uyuni.  On pique-nique devant le lac, superbe moment. On se balade ensuite sur les bords du lac, on se prend en photo. Vers 17h00 ils doivent partir, moi je reste ici. Aux revoirs émouvants. Ils partent, je reste seul. Moment triste, puis on se reprend. Ce moment de solitude est quelque chose que je voulais, et ici dans le parc de Lauca, au bord du lac Chungara avec le volcan Parinacota en toile de fond c’est l’endroit révé. Ya personne, je suis comme seul au monde. Je monte ma tente en bordure de lac. Je me promène et explore mon nouveau domaine. La forme est bonne, je suis bien acclimaté. Coucher de soleil magnifique sur le lac avec toutes les montagnes qui se reflétent dedans. Je me prépare une bonne soupe chaude avec du thé et des carreaux de chocolat en déssert. Je suis heureux, isolé de tout, en accord avec mon plan de vol. Le froid tombe vite, j’enfile ma polaire, ma veste en duvet, mes gants et mon bonnet. Ca promet pour la nuit… On est à 4500, pas chaud.

Vivre en solitaire, en pleine nature, dans un endroit loin de tout avec ses petits inconforts, voilà de quoi se remettre en question et avoir un tête à tête avec soi-même des plus interressant. C’était un des objectifs principaux de ce voyage, je suis heureux d’avoir enfin pu en trouver les conditions.

Nota: Les photos ou j’apparais on été réalisées avec un pied photo. Encore un truc qui pèse son poids dans le sac, mais bon il a servi…

Arica – Putre

Après le magnifique circuit d’Uyuni et une journée de repos bien méritée à San Pedro, je prends le bus direction Arica, dans l’extrême nord du Chili, à quelques kilomètres du Pérou. Arica est une ville portuaire située dans la région de Tarapacá. Le climat y est aride et les températures quasiment uniformes toute l’année. Cette ville est connue comme étant l’endroit habité le plus aride au monde. Elle est aussi célèbre pour les chiliens comme étant le lieu d’un des hauts faits – la prise du Morro d’Arica – de la guerre du Pacifique (1879-1884) qui opposa le Chili à la Bolivie et au Pérou.

Arrivée à 7h00 du matin dans la ville. Le terminal de bus étant excentré, c’est donc à pied avec mes deux sacs que je rejoins le centre. J’ai du me fabriquer tout pleins de globules rouges en altitude car mes sacs ne me posent plus de soucis. Je galère un peu pour trouver un hostal, puis je pars visiter le centre et le port. Premier constant, la ville grouille de monde. Deuxième constat c’est plutôt moche, sans grand intérêt à part la plage (et encore). Même le port est étouffant, malgré la présence de pélicans et de lions de mers à portée de main. Bref c’est pas le coup de foudre et le contraste par rapport à Atacama est trop violent pour moi. Je décide donc de prendre de suite un billet de bus pour le village de Putré, plus haut dans la montagne. La compagnie « La Paloma » semble la seule qui fournisse ce service… Je prends donc un taxi pour m’y rendre (située loin du centre), car elle ne se situe pas au terminal de bus. Un seul départ par jour à 7h00. Je prends mon billet et, ayant repéré le chemin,  retourne à pied à mon hostal. J’en profite pour me réserver une chambre dans un autre hostal pour mon retour la semaine prochaine.

Le lendemain matin un radio taxi m’amène à l’agence de bus à 6h30. Et là surprise je vois débarquer deux francais croisés à San Pedro (Didier et Dalil) ainsi qu’un autre couple de francais qu’ils ont rencontré à Arica (Thibault et Laure), savoyard de Chambéry. Décidemment beaucoup de francais au Chili. On part donc ensemble pour Putré. Trois heures de bus pour nous faire passer de Arica au bord de la mer à Putré à 3500 m d’altitude, au travers de paysages montagneux désertiques impressionnants. Putré est un petit village charmant, avec sa place, son église toute blanche et ses rues pavées. Ici on respire et il est fait bon vivre, et c’est pas les touristes qui vous embêtent, on n’en voit aucun… Malgré tout on a du mal à trouver un hostal, ils sont tous pleins, car la route pour rejoindre la frontière bolivienne – à 80 km de là – est toute en travaux et les ouvriers logent au village. On trouve finalement un hostal avec des places de libre, le plus cher du village bien sûr. Au moins on aura de l’eau chaude. On part ensuite visiter et le moins que l’on puisse dire c’est que c’est calme, voire même mort… En fait on est samedi, et le week-end la majorité des habitants descendent à Arica! Magnifique, tout est fermé… On est à contre temps. Impossible donc de trouver un transport pour nous monter dans le parc de Lauca. De plus le temps est nuageux et froid et de gros nuages noirs planent du côté de Lauca. La saison des orages – et oui en montagne il peut pleuvoir ou neiger de décembre à février – est proche. Tout se ligue contre nous… On est vraiment au bout du monde, il y a un parc national à 40 km de là et aucun moyen de s’y rendre.

Après avoir fait tous les hostals et avoir demandé à la moitié du village s’ils ne voulaient pas nous monter avec leur véhicule – moyennant finance – nous tombons dans un hostal un peu excentré « le Terrace » tenu par un couple d’italien qui parle espagnol, anglais, francais et portugais en plus de l’italien… Génial, quel menu! Nous choississons le francais et sympathisons avec lui. Pour faire marcher son business on lui prends un maté de coca et tout va bien. Au bout d’un moment il nous propose de demander à un de ses amis du village s’il accepterait de nous monter. Il doit passer nous voir à 18h00 à notre hotel. Aparitio qu’il s’appelle. On remercie notre italien et nous en retournons à notre hostal jouer au tarot en attendant l’heure dite. A 18h00 personne, 19h00 pareil et 20h00 de même… Ca doit être le quart d’heure chilien. En désespoir de cause nous allons trouver sa femme qui tient une épicerie (une des rares ouvertes) à deux rues de là. Elle appelle son Aparitio de mari et finalement il serait d’accord pour nous monter le lendemain matin. Sauvé, espérons juste qu’il sera un peu plus ponctuel que ce soir… On se dépêche donc d’aller acheter des provisions pour le lendemain, et pour trois jours pour moi qui compte rester bivouaquer là-haut. Ensuite on se fait un bon petit resto – en fait le seul d’ouvert – avec au menu soupe de quinoa et alpagua aux légumes. La soupe est bonne, quand à l’alpagua ca aurait été du boeuf ou du chien bouilli on n’aurait pas vu la différence. En tout cas repas convivial arrosé de bière locale.

C’est un peu l’aventure ici, ca sent le farwest… mais ca me plait. On n’est pas des touristes ordinaires, l’aventure ca se mérite 😉

Circuit d’Uyuni – Jour 4

Lever à 4h30 pour un départ à 5h00. On s’y fait. La conduite de nuit en 4×4 sur des pistes qui restent des pistes est « sympathique »… Bon réveil. On assiste à un superbe lever de soleil sur l’altiplano, encore une fois magique. On longe de nouvelles lagunes, un nouveau salar, mais pas question de s’arrêter cette fois-ci, on a un horaire à respecter. On doit etre vers 9h30 à la frontière chilienne. On repasse devant la laguna Colorada, quel merveilleux souvenir, quel endroit enchanteur et exceptionnel. Nous repassons les geysers de sol de mañana, de nouveau vers 4800 m, et continuons sur la laguna Salada avec ses bains d’eau chaude. Magique, la brume matinale et celles des eaux chaudes flottent au grè du vent, des oiseaux s’ébattent un peu plus loin, les montagnes enseillées derrière, le ciel déjà d’un bleu profond et la lune tout là haut qui ne veut pas se coucher… Encore magnifique.

Nous continuons et atteignons enfin la frontière (je dis enfin pour notre dos et cervicale). Passage à l’immigration bolivienne, une formalité vite expédiée. On rejoint ensuite San Pedro dans un minibus de l’agence.

A ce propos, pour les voyageurs, nous sommes parti avec l’agence « Cordillera Travelers », la plus chère mais la plus sérieuse. Au nombreux déboires de gens entendus de ci de là (chauffeur ivres, chauffeurs ne s’arrêtant pas pour visiter, chauffeurs de parlant pas….) nous n’avons rien eu de tout celà et garderons un super souvenir de ce circuit aussi grâce à eux… Merci!

Arrivé à San Pedro nous refaisons les formalités d’entrée au Chili… et là c’est beaucoup plus long et stricte qu’en Bolivie (formulaire à remplir, scan des bagages…). Je rejoins enfin mon hostal que j’avais réservé avant de partir. Une bonne douche chaude, quel bonheur!

Je repars ensuite trainé dans San Pedro, seul, libre… J’aime vraiment ce village, il a une âme. Ses rues animées, son église en adobe toute blanche, sa place centrale accueillante, le Licancabur qui domine le paysage. Je prends des photos, vidéos (pour une autre fois sur le site) et passe au cyber café pour lire mes emails. Le soir je traine en ville, me fait un bon resto, plaisir. Vin chilien, très bon. Après, une petite bière de Patagonie sur la place du village. On se soigne.

Circuit d’Uyuni – Jour 3

Lever à 4h45 du matin pour aller voir le lever de soleil sur le salar d’Uyuni. En fait l’hotel se trouve en bordure du salar et nous ne mettons que une dizaine de minutes pour atteindre la partie en sel. Le soleil point à l’horizon. Nous nous arrêtons. Du sel à perte de vue,  jusqu’à l’horizon, plat, d’un blanc immaculé. Des montagnes s’élèvent à l’ouest ajoutant un peu de relief à ce paysage horizontal. Le soleil se lève, emmenant avec lui la vie, coloriant, peignant le décors de ces rayons de lumière. Au sol les alvéoles de sel, comme un nid d’abeille géant posé à terre, prennent vie, s’animent avec le mouvement de l’astre solaire revenu. Nous prenons des photos, contemplons, spectateurs privilégiés.

Nous continuons notre route, le LandCruiser taillant maintenant facilement sa route sur ce terrain tout plat. Une « ile » au loin apparait, étendue de terre entourée par la mer de sel. On roule et on a l’impression de ne pas se rapprocher. Les distances sont énormes, et la pureté de l’air nous permet de voir très loin. Dans la voiture la musique nous emporte, participant elle aussi à la féérie du spectacle. Toute voile dehors nous abordons enfin cette ile, l’ile Incahuasi, échouée en plein milieu du salar de Uyuni, le plus grand désert de sel du monde. Nous accostons et allons payer la dime pour avoir le droit de visiter l’ile. De cactus, elle en est couverte de partout. De grands cactus, droits, fiers, pouvant atteindre 9 mètre de haut, vivant plusieurs centaines d’années (le plus vieux de l’ile a 900 ans!). Tout est à l’échelle du désert, démesuré. Sur le côté, à quelques dizaines de mètres, deux lamas broutent tranquillement entre les cactus, derrière le salar et au loin les montagnes. Vue carte postale.

Nous sommes en territoire inca (d’ou le nom de l’ile), impressionnant de penser qu’à cette époque des hommes ont osé traverser ce désert pour exploiter cette ile. Nous faisons le tour de l’ile en grimpant de part son sommet. D’en haut la vue surplombant le désert de sel est magnifique, immense, d’une blancheur éblouissante. Au sommet le drapeau bolivien flotte au vent. Au travers de cactus en fleur la lune nous observe.

Nous quittons l’ile, découvrant à son pied un cycliste qui a bivouaqué abrité dans une infractuosité. Chapeau l’artiste pour oser traverser le salar et l’altiplano en vélo, ce doit pas être une synécure!… Nous roulons maintenant en plein milieu de cette mer salée, à perte de vue du blanc (impossible d’enlever les lunettes de soleil). Arrêt photos, avec ses belles alvéoles et son horizon horizontal c’est le lieu révé pour les photos à effet d’optique. L’imagination étant la seule limite…

Nous repartons, nous continuons notre traversée du désert. Nous nous arrêtons ensuite au musée de sel, une simple maison avec des drapeaux de tous les pays, des tas de sel dehors… Des articles artisanaux sont étalés à l’intérieur, attendant des acheteurs potentiels. Je ne vois pas en quoi c’est un musée… Nous continuons pour voir une exploitation de sel. Les boliviens creusent des trous dans le sol et verse de l’eau dedans. Il n’y a plus qu’à attendre que le sel se dissolve après évaporation et hop ils ramassent le sel en petits tas, attendant d’être chargé sur des camions, direction Uyuni.

Nous aussi nous continuons notre route dans cette direction. Bientôt nous quittons le salar, le sel se fait terre, le sol s’élève un peu. Un village, nous nous arrêtons pour déjeuner. Il est 11h30, jamais on n’aura déjeuner aussi tôt, mais bon on est debout depuis 4h45, alors… Le village est petit et pauvre. La Bolivie n’a pas les mêmes atouts que son riche voisin chilien et la difference de niveau de vie saute aux yeux. Les boliviennes sont comme on les imagine, avec leur petit et haut chapeau sur la tête, leur chale en laine d’alpaga aux couleurs chaleureuses, leur jupes et hautes chausettes en laine et aux pieds des genres de tatanes. En face de la rue une d’entre elles vend des empanadas, allons gouter (ca fait longtemps:-). La forme est différente, plus longue et haute que la version chilienne, comme nos petits pain à nous. Ils sont fait au lama, à accompagner d’une sauce épicée. Je goûte, un délice… et pour seulement 3 bolivianos.

Après le déjeuner nous continuons en direction d’Uyuni maintenant toute proche. Elle se présente effectivement à nous, petite, moche, sale. Des tonnes de sacs plastiques de partout, abandonnés au vent, et autres ordures de toutes sorte (nous apprendrons que le gouvernement bolivien ne veut pas financer un centre d’enfouissement, les habitants n’ayant d’autre choix que d’abandonner leur ordures). Le contraste est grand après les étendues vierges et sauvages (et propres!) que nous venons de traverser. Nous dépassons Uyuni pour aller voir le cimetière de trains un peu plus loin. Là encore des sacs plastiques de partout, ca gache tout. Là de vieux trains rouillent tranquillement (l’air est très aride ici), couvert de tags et écritures diverses en toutes langues. Le soleil est haut, pas bon pour les photos.

Direction ensuite Uyuni, le circuit prend fin, déjà la nostalgie se fait sentir et nous prend. Nous venons de passer 3 jours exceptionnels, dans un autre monde. Le groupe a été bien soudé par le voyage et nous nous disons au revoir avec émotion. Seul le couple d’espagnol rentre avec moi sur San Pedro. Je prends un dernier verre avec Julien, Aurore et Alessandra, d’autres venant se joindre à nous. Nous goutons la bière la plus haute du monde, c’est ce que dit l’étiquette en tout cas, la Potosina… Pas bonne du tout. Je rejoins l’agence vers 3h00 et notre nouveau chauffeur, Joni, et sa voiture (toujours un LandCruiser) vient nous chercher. Le chauffeur doit rejoindre la frontière chilienne pour prendre un nouveau groupe et faire le même circuit que nous. 4 jours de circuit, plus une journée pour l’entretien du véhicule (ils sont mécanicien aussi) et ils peuvent repartir le lendemain pour un autre circuit… Métier difficile et ingrat. Nous filons pleine balle par une autre piste, plus civilisée celle là, enfin un peu plus… Accrochez vous bien, ca remue, impossible de parler. On passera la nuit dans un petit hameau perdu sur l’altiplano. Chambre correcte pour le lieu, pas d’eau chaude, pas de douche bien sûr…

Circuit d’Uyuni – Jour 2

Lever à 6h00 du matin. La nuit a été agitée, réveillé toutes les heures, l’altitude je pense. Petit déjeuner frugal, il faut prendre des forces. Oeufs brouillés, jambon et dulce de leche (confiture de lait).. Bien nourrissant. On refait nos sacs qui sont placés sur le toit des 4×4 et nous voici reparti.

Première halte, et non des moindres, la laguna Colorada et ses eaux rouges vif. C’est magnifique. On descent faire un tour au bord, c’est le matin, le calme règne seulement troublé par le cri des oiseaux. Des vapeurs d’eau flottent et se déplacent au dessus du lac, noyant les flamands rose dans une ambiance irrélle. On se laisse pénétrer par la magie de l’endroit. Les flamands ajoutent leur rose au rouge du lac, et des mousses vertes en bordure colore le tout. Toujours cette multitude de couleurs intense, comme un arc-en-ciel permanent. Je pourrai rester ici toute la journée, c’est superbe, on se sent bien, serein.

Nous reprenons la route et passons devant d’autres lagunes, A chaque fois l’émerveillement est plus fort que la fois précédente. Certains aux couleurs blanc intense, jaune de soufre… D’autres où il y a tellement de flamands roses qu’on a du mal à les compter, une multitude. Nos sens sont saturés, c’est presque trop, on en oublie le temps et l’espace, incapable de se rappeler l’avant dernier lac qu’on a vu.

Nous nous arrêtons devant l’arbre de pierre « el arbol de piedra », roche volcanique ressemblant à un arbre, avec ses branches soufflées par le vent.

Nous déjeunons au bord d’une autre superbe lagune, magnifique. Moment privilégié. Le décor est une nouvelle fois irréel, incroyable. Le soleil cogne fort aujourd’hui, même si il ne fait pas si chaud que ca, et le vent s’est calmé depuis hier. On profite de ce moment de calme.

Nous faisons beaucoup de 4×4 dans la journée. Les piste sont défoncées, nos chauffeurs excellent, mais malgré tout ca fatigue… Soleil, altitude, gymnkana. Mais on en prend tellement les yeux qu’on n’y pense pas. On passe dans un canyon faisant parti del camino del inca, le chemin inca. Les décors défilent autour de la voiture. Des fois un groupe de vigognes qui courent, graciles, et tiens là un zorro (coyote du désert) qui vient nous rendre visite. Superbe surprise, il fait le tour de la voiture et repart. Aujourd’hui on est comblé. On voit aussi un volcan en activité dont des fumeroles s’échappent du sommet.

Le décors change, on approche du désert de sel d’Uyuni. Les cultures de Quinoa font leur apparition, incroyable que ca pousse dans un terrain aussi aride. On arrive dans notre hotel pour la nuit, un hotel de sel en bordure du salar. Tout l’hotel est en sel, les murs en brique de sel, le sol en sel, les tables en?… en sel oui et les bancs aussi. Je suis bien crevé, mais heureux… La plus belle journée du voyage.

Circuit d’Uyuni – Jour 1

Ce matin est le grand départ. Lever 6h50. Un pickup vient nous chercher et nous amène à l’agence où d’autre personnes attandent pour le même circuit. Un minibus nous prendra et nous ammènera à la frontière bolivienne ou des 4×4 avec chauffeurs boliviens nous prendront en charge pour le circuit jusqu’à Uyuni. Mais avant tout celà il faut faire les démarches administratives de sortie du territoire chilien qui se trouve à San Pedro (les douaniers controlent ainsi les sorties pour la Bolivie et l’Argentine, 1 douane au lieu de de 2). Un coup de tampon et c’est parti. Le minibus prend alors la route de la Bolivie, montant rapidement de 2400m à 4100m en à peine une heure. Les décors sont déjà magnifiques, dominés par le volcan Licancabur à presque 6000m. Des lamas broutent tranquillement le long de la route. On atteint enfin le poste frontière, maisonnette en adobe perdue au beau milieu du désert. On prend un petit déjeuner tous ensemble. On est une douzaine de personnes de nationalités différentes: espagnol, australien, canadien, nouvelle zélande, italie, france, plus nos chauffeurs bolivien. On fait connaissance autour d’un bon déjeuner chaud qui est le bienvenu, car il fait pas chaud, le soleil brille mais un vent froid balaye l’altiplano. On passe les formalités de la douane bolivienne, coup de tampon, le douanier n’a même pas pris la peine de vérifier la photo du passeport… On se réparti dans les 4×4, tous des LandCruiser, et on est parti. Bienvenido Bolivia! On prend la piste qui nous emmène dans la réserve nationnale. Ce qu’on peut déjà dire c’est qu’à plus de 4000m sans acclimatation les efforts violents se payent cache, on est tout de suite essoufflé et ca tape fort au niveau des tempes. Tout doux Joly Jumper…

On paye le droit d’entrée dans le parc. Les paysages sont absolumment incroyables, on se croirait sur une autre planète. Tout est plus intense, les couleurs, l’impression d’immensité, tout nous dépasse et nous remet à notre place, nous tout petits hommes perdu dans le décor. Ici n’est pas notre place, nous ne faisons que passer en nous régalant de cette beauté sauvage.

Nous arrivons à la laguna Blanca. Mon dieu que c’est beau!… Un lac blanc pur, immaculé, s’étend devant nous. Sur ses berges des touffes d’herbes couleur or viennent en souligner les fins contours. Devant du sable avec des rochers noirs mat. En fond les montagnes, jaunes, ocres presque blanches à des endroits, et au dessus le bleu si intense du ciel dresse la toile de fond. C’est presque irréel. Et que serait un si beau décors sans ses acteurs principaux? Et ils sont là, sur les bords du lac, ajoutant leur couleur rose à la palette chromatique déjà bien fournie: les flamands roses, magnifiques, à leur place dans cet univers hors norme. C’est tellement beau qu’on est en intimidé, on se sent voyeur car pas á notre place. D’autres oiseaux viennent se méler à la fête. On fait des photos, mais comment rendre cet univers si étonnant.

Nous continuons la piste et atteignons une autre merveille du parc, la laguna Verde, d’un bleu émeraude intense. Au dessus le volcan Licancabur se dresse majestueusement pour se mirer dans les eaux du lac. Dans ce lac aucun signe de vie animale, ses eaux contiennent de l’arsenic et du cobalt, mais sa stérilité n’enlève rien à sa magnificience. Le vent souffle fort, mais c’est sa beauté qui nous coupe le souffle.

Nous continuons ensuite jusqu’à la laguna Salada et ses bassins d’eaux chaudes. Certains se baignent dans ses eaux, moi je me promène autour du lac et me régale les pupilles. Nous continuons et passons devant le désert de Dali, un décors de sable et de roches sortant sortir d’une de ses peintures. Nous faisons ensuite un long moment de piste avant d’arriver à des sortes de geysers, « el sol de mañana ». Nous sommes à presque 4900 m d’altitude, le souffle peine. Des vapeurs d’eau s’échappent de certains trous, une odeur de soufre flotte dans l’air vite emmenée par le violent vent froid qui souffle. Ces trous sont dus à l’activité volcanique de la région, certains sifflent.

Nous continuons la piste pour arriver en vue du clou de la journée, la laguna Colorada, un lac aux eaux rouges sang. Mais l’approche des berges sera pour demain, maintenant nous continuons jusqu’á notre hébergement de la nuit, un ancien camp minier reconverti. C’est rustique mais fonctionnel. On s’installe dans nos dortoirs, réparti par groupe de 6. On ressort avec Julien et Aurore, mais le vent souffle trop fort, on a même du mal à revenir, glacial. On ressent l’altitude, la tête est lourde, le souffle court. On va se reposer maintenant. Il est 16h00.

La soirée se finira autour d’un bon repas préparé par deux boliviennes, dans la cocina, autour d’un bon poêle (ca caille). Bonne ambiance. Le soir on ira tous regarder le ciel austral, magnifique à cette altitude et en ce lieu. La constellation d’Orion se détache bien, constellation d’hiver chez nous, d’été ici. Le vent est tombé, on en profite.

Bolivie – Salar d’Uyuni

Me voilà de retour à San Pedro, enfin physiquement du moins, car comment vraiment revenir d’un tel voyage. 4 jours dans l’altiplano bolivien entre lagunes (lac d’altitude), geysers, salar, montagnes de toutes les couleurs, scultures de pierres de toutes les formes, ciel d’un bleu infini, flamands roses, coyotte, vigognes… Est-ce l’altitude (entre 3800 et 4800m) qui a altéré mes perceptions, ou les a implifié, mais mon âme est restée là-haut, flottant au dessus des lagunes couleurs blanche, jaune, rouge et émeraude . On ne revient pas indemne d’un tel voyage. Ce trek fait partit des expériences qui vous marquent à vie. Au delá des paysages et des décors somptueux, ce sont les perceptions qu’elles vous procurent qui vous marque au fer rouge, y repenser me fait battre le coeur.

Difficile de revenir sur terre quand on a touché les étoiles…

Revenons quelques jours plus tôt pour vous conter cette merveilleuse aventure.

Valle de la Luna

Avant de partir pour le circuit d’Uyuni nous partons en fin d’après midi à la découverte de la valle de la luna, à quelques kilomètres de San Pedro. Le relief a été taillé par le vent et s’élève brutalement du plateau du désert, ici des falaises abruptes, là des goulets étroits, là des dunes de sables… Le paysage est varié mais toujours impressionnant. On se balade dans tout plein de canyons tous plus beaux les uns que les autres. Un est même si étroit qu’on ne peut s’y faufiler qu’à une seule personne, on se croirait dans les canyons de l’Utah, dans l’ouest des USA. Il y a même un passage carrément á l’intérieur de la roche. Super sympa. Au soleil couchant nous monterons sur une des falaises pour voir le magnifique spectacle de ce décors lunaire se colorer d’orange et de rouge, laissant la place à la lune parfaitement pleine.

Demain départ pour le circuit de 4 jours d’Uyuni…

Nota: Comme beaucoup de personnes ont demandés des photos je vais essayer d’en mettre quelques unes dorénavant. La qualité ne sera peut-être pas super car elles sont compressées à fond pour pas prendre de place.