Parc de Lauca – Jour 1

Lever à 6h30, petit déjeuner, toilette, préparation du sac. 7h30 Aparitio, notre chauffeur, ne se montre toujours pas. On commence à le maudire. Il arrivera finalement à 8h00. Il a une bouille sympa, on lui pardonne donc. On embarque dans son van et on part. Le temps est au beau aujourd’hui. On monte par une piste avant de rejoindre la ruta 11, la route internationale entre La Paz en Bolivie et Arica au Chili, qui traverse le parc Lauca. Et effectivement elle toute défoncée – plus de goudron, que de la terre poussièreuse -, une seule voie est ouverte en circulation alternée, la falaise d’un côté et le précipice de l’autre… sauf qu’il y a personne et pas de feu pour savoir si vous pouvez y aller ou non… et quand vous voyez un convoi de 20 semi-remorques lancés pleine balle en descente arriver sur vous, ca fait pas rire. Surtout qu’il y a un mort la semaine dernière, la route 11 est dangereuse. Après une frayeur on emprunte un chemin de traverse et tout de suite c’est plus calme. On ne tarde pas à voir des vignognes – cousins sauvages du lama et de l’alpagua – et des viscaches – sorte de lapins avec une queue d’écurueil. Le décors est grandiose avec les montagnes de 5000 et plus de 6000 m au loin. On rentre dans le parc de Lauca, et sommes de nouveau sur l’altiplano chilien à plus de 4000 m d’altitude. On passe des bofedales, zones vertes et humides alimentées par un rio créant un écosystème riches en animaux (oiseaux, canards, vigognes…). Les vigognes vivent en petits troupeaux familiaux, entre 4 et 10 individus (le male, son harem et les petits). Pas belle la vie! Sur la photo en dessous ce sont des alpaguas.

Vers midi on arrive au hameau de Parinacota, du nom du volcan de plus de 6000 m qui le domine.  Superbe hameau avec sa petite église en pierres peintes à la chaux et son toit de chaume, vraiment typique de la région. Le clocher est intégré à l’enceinte de l’église et possède un escalier ou il faut presque ramper pour atteindre la cloche sommitale. La place attenante regroupe les quelques maisons du village. Sur la place une échope qui vend de l’artisanat local et une minuscule épicerie qui ne semble ouverte que pour nous. Le paysage alentour est magnifique et sauvage. Un bofedale se trouve juste en dessous du hameau, autour le désert, et au dessus le cerro Guane Guane (5050m) et les jumeaux les volcans Parinacota (6342 m) et Pomerape (6240 m) sur la frontière Chili/Bolivie. Nous achetons du popcorn maison et nous faisons servir un maté de coca à l’épicerie du coin. Super moment convivial tous ensemble dans ce magnifique village perdu. On fait un tour au dessus du village pour avoir une vue d’ensemble. Au retour des habitants nous explique le mode de confection des bottes d’herbes séchées dont ils se servent pour recouvrir les toits des maisons.

Nous partons ensuite direction le lac Chungara, au pied du volcan Parinacota. Le volcan est imposant, se mirant superbement dans le lac à ses pieds. On est à 4500 m. Des flamands roses, canards, oies et autres volatiles sauvages s’ébattent dans le lac. Malgré tout il y en a moins que dans les lagunes boliviennes traversées vers Uyuni.  On pique-nique devant le lac, superbe moment. On se balade ensuite sur les bords du lac, on se prend en photo. Vers 17h00 ils doivent partir, moi je reste ici. Aux revoirs émouvants. Ils partent, je reste seul. Moment triste, puis on se reprend. Ce moment de solitude est quelque chose que je voulais, et ici dans le parc de Lauca, au bord du lac Chungara avec le volcan Parinacota en toile de fond c’est l’endroit révé. Ya personne, je suis comme seul au monde. Je monte ma tente en bordure de lac. Je me promène et explore mon nouveau domaine. La forme est bonne, je suis bien acclimaté. Coucher de soleil magnifique sur le lac avec toutes les montagnes qui se reflétent dedans. Je me prépare une bonne soupe chaude avec du thé et des carreaux de chocolat en déssert. Je suis heureux, isolé de tout, en accord avec mon plan de vol. Le froid tombe vite, j’enfile ma polaire, ma veste en duvet, mes gants et mon bonnet. Ca promet pour la nuit… On est à 4500, pas chaud.

Vivre en solitaire, en pleine nature, dans un endroit loin de tout avec ses petits inconforts, voilà de quoi se remettre en question et avoir un tête à tête avec soi-même des plus interressant. C’était un des objectifs principaux de ce voyage, je suis heureux d’avoir enfin pu en trouver les conditions.

Nota: Les photos ou j’apparais on été réalisées avec un pied photo. Encore un truc qui pèse son poids dans le sac, mais bon il a servi…

Laisser un commentaire