Circuit d’Uyuni – Jour 3

Lever à 4h45 du matin pour aller voir le lever de soleil sur le salar d’Uyuni. En fait l’hotel se trouve en bordure du salar et nous ne mettons que une dizaine de minutes pour atteindre la partie en sel. Le soleil point à l’horizon. Nous nous arrêtons. Du sel à perte de vue,  jusqu’à l’horizon, plat, d’un blanc immaculé. Des montagnes s’élèvent à l’ouest ajoutant un peu de relief à ce paysage horizontal. Le soleil se lève, emmenant avec lui la vie, coloriant, peignant le décors de ces rayons de lumière. Au sol les alvéoles de sel, comme un nid d’abeille géant posé à terre, prennent vie, s’animent avec le mouvement de l’astre solaire revenu. Nous prenons des photos, contemplons, spectateurs privilégiés.

Nous continuons notre route, le LandCruiser taillant maintenant facilement sa route sur ce terrain tout plat. Une « ile » au loin apparait, étendue de terre entourée par la mer de sel. On roule et on a l’impression de ne pas se rapprocher. Les distances sont énormes, et la pureté de l’air nous permet de voir très loin. Dans la voiture la musique nous emporte, participant elle aussi à la féérie du spectacle. Toute voile dehors nous abordons enfin cette ile, l’ile Incahuasi, échouée en plein milieu du salar de Uyuni, le plus grand désert de sel du monde. Nous accostons et allons payer la dime pour avoir le droit de visiter l’ile. De cactus, elle en est couverte de partout. De grands cactus, droits, fiers, pouvant atteindre 9 mètre de haut, vivant plusieurs centaines d’années (le plus vieux de l’ile a 900 ans!). Tout est à l’échelle du désert, démesuré. Sur le côté, à quelques dizaines de mètres, deux lamas broutent tranquillement entre les cactus, derrière le salar et au loin les montagnes. Vue carte postale.

Nous sommes en territoire inca (d’ou le nom de l’ile), impressionnant de penser qu’à cette époque des hommes ont osé traverser ce désert pour exploiter cette ile. Nous faisons le tour de l’ile en grimpant de part son sommet. D’en haut la vue surplombant le désert de sel est magnifique, immense, d’une blancheur éblouissante. Au sommet le drapeau bolivien flotte au vent. Au travers de cactus en fleur la lune nous observe.

Nous quittons l’ile, découvrant à son pied un cycliste qui a bivouaqué abrité dans une infractuosité. Chapeau l’artiste pour oser traverser le salar et l’altiplano en vélo, ce doit pas être une synécure!… Nous roulons maintenant en plein milieu de cette mer salée, à perte de vue du blanc (impossible d’enlever les lunettes de soleil). Arrêt photos, avec ses belles alvéoles et son horizon horizontal c’est le lieu révé pour les photos à effet d’optique. L’imagination étant la seule limite…

Nous repartons, nous continuons notre traversée du désert. Nous nous arrêtons ensuite au musée de sel, une simple maison avec des drapeaux de tous les pays, des tas de sel dehors… Des articles artisanaux sont étalés à l’intérieur, attendant des acheteurs potentiels. Je ne vois pas en quoi c’est un musée… Nous continuons pour voir une exploitation de sel. Les boliviens creusent des trous dans le sol et verse de l’eau dedans. Il n’y a plus qu’à attendre que le sel se dissolve après évaporation et hop ils ramassent le sel en petits tas, attendant d’être chargé sur des camions, direction Uyuni.

Nous aussi nous continuons notre route dans cette direction. Bientôt nous quittons le salar, le sel se fait terre, le sol s’élève un peu. Un village, nous nous arrêtons pour déjeuner. Il est 11h30, jamais on n’aura déjeuner aussi tôt, mais bon on est debout depuis 4h45, alors… Le village est petit et pauvre. La Bolivie n’a pas les mêmes atouts que son riche voisin chilien et la difference de niveau de vie saute aux yeux. Les boliviennes sont comme on les imagine, avec leur petit et haut chapeau sur la tête, leur chale en laine d’alpaga aux couleurs chaleureuses, leur jupes et hautes chausettes en laine et aux pieds des genres de tatanes. En face de la rue une d’entre elles vend des empanadas, allons gouter (ca fait longtemps:-). La forme est différente, plus longue et haute que la version chilienne, comme nos petits pain à nous. Ils sont fait au lama, à accompagner d’une sauce épicée. Je goûte, un délice… et pour seulement 3 bolivianos.

Après le déjeuner nous continuons en direction d’Uyuni maintenant toute proche. Elle se présente effectivement à nous, petite, moche, sale. Des tonnes de sacs plastiques de partout, abandonnés au vent, et autres ordures de toutes sorte (nous apprendrons que le gouvernement bolivien ne veut pas financer un centre d’enfouissement, les habitants n’ayant d’autre choix que d’abandonner leur ordures). Le contraste est grand après les étendues vierges et sauvages (et propres!) que nous venons de traverser. Nous dépassons Uyuni pour aller voir le cimetière de trains un peu plus loin. Là encore des sacs plastiques de partout, ca gache tout. Là de vieux trains rouillent tranquillement (l’air est très aride ici), couvert de tags et écritures diverses en toutes langues. Le soleil est haut, pas bon pour les photos.

Direction ensuite Uyuni, le circuit prend fin, déjà la nostalgie se fait sentir et nous prend. Nous venons de passer 3 jours exceptionnels, dans un autre monde. Le groupe a été bien soudé par le voyage et nous nous disons au revoir avec émotion. Seul le couple d’espagnol rentre avec moi sur San Pedro. Je prends un dernier verre avec Julien, Aurore et Alessandra, d’autres venant se joindre à nous. Nous goutons la bière la plus haute du monde, c’est ce que dit l’étiquette en tout cas, la Potosina… Pas bonne du tout. Je rejoins l’agence vers 3h00 et notre nouveau chauffeur, Joni, et sa voiture (toujours un LandCruiser) vient nous chercher. Le chauffeur doit rejoindre la frontière chilienne pour prendre un nouveau groupe et faire le même circuit que nous. 4 jours de circuit, plus une journée pour l’entretien du véhicule (ils sont mécanicien aussi) et ils peuvent repartir le lendemain pour un autre circuit… Métier difficile et ingrat. Nous filons pleine balle par une autre piste, plus civilisée celle là, enfin un peu plus… Accrochez vous bien, ca remue, impossible de parler. On passera la nuit dans un petit hameau perdu sur l’altiplano. Chambre correcte pour le lieu, pas d’eau chaude, pas de douche bien sûr…

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