Circuit d’Uyuni – Jour 4

Lever à 4h30 pour un départ à 5h00. On s’y fait. La conduite de nuit en 4×4 sur des pistes qui restent des pistes est « sympathique »… Bon réveil. On assiste à un superbe lever de soleil sur l’altiplano, encore une fois magique. On longe de nouvelles lagunes, un nouveau salar, mais pas question de s’arrêter cette fois-ci, on a un horaire à respecter. On doit etre vers 9h30 à la frontière chilienne. On repasse devant la laguna Colorada, quel merveilleux souvenir, quel endroit enchanteur et exceptionnel. Nous repassons les geysers de sol de mañana, de nouveau vers 4800 m, et continuons sur la laguna Salada avec ses bains d’eau chaude. Magique, la brume matinale et celles des eaux chaudes flottent au grè du vent, des oiseaux s’ébattent un peu plus loin, les montagnes enseillées derrière, le ciel déjà d’un bleu profond et la lune tout là haut qui ne veut pas se coucher… Encore magnifique.

Nous continuons et atteignons enfin la frontière (je dis enfin pour notre dos et cervicale). Passage à l’immigration bolivienne, une formalité vite expédiée. On rejoint ensuite San Pedro dans un minibus de l’agence.

A ce propos, pour les voyageurs, nous sommes parti avec l’agence « Cordillera Travelers », la plus chère mais la plus sérieuse. Au nombreux déboires de gens entendus de ci de là (chauffeur ivres, chauffeurs ne s’arrêtant pas pour visiter, chauffeurs de parlant pas….) nous n’avons rien eu de tout celà et garderons un super souvenir de ce circuit aussi grâce à eux… Merci!

Arrivé à San Pedro nous refaisons les formalités d’entrée au Chili… et là c’est beaucoup plus long et stricte qu’en Bolivie (formulaire à remplir, scan des bagages…). Je rejoins enfin mon hostal que j’avais réservé avant de partir. Une bonne douche chaude, quel bonheur!

Je repars ensuite trainé dans San Pedro, seul, libre… J’aime vraiment ce village, il a une âme. Ses rues animées, son église en adobe toute blanche, sa place centrale accueillante, le Licancabur qui domine le paysage. Je prends des photos, vidéos (pour une autre fois sur le site) et passe au cyber café pour lire mes emails. Le soir je traine en ville, me fait un bon resto, plaisir. Vin chilien, très bon. Après, une petite bière de Patagonie sur la place du village. On se soigne.

Circuit d’Uyuni – Jour 3

Lever à 4h45 du matin pour aller voir le lever de soleil sur le salar d’Uyuni. En fait l’hotel se trouve en bordure du salar et nous ne mettons que une dizaine de minutes pour atteindre la partie en sel. Le soleil point à l’horizon. Nous nous arrêtons. Du sel à perte de vue,  jusqu’à l’horizon, plat, d’un blanc immaculé. Des montagnes s’élèvent à l’ouest ajoutant un peu de relief à ce paysage horizontal. Le soleil se lève, emmenant avec lui la vie, coloriant, peignant le décors de ces rayons de lumière. Au sol les alvéoles de sel, comme un nid d’abeille géant posé à terre, prennent vie, s’animent avec le mouvement de l’astre solaire revenu. Nous prenons des photos, contemplons, spectateurs privilégiés.

Nous continuons notre route, le LandCruiser taillant maintenant facilement sa route sur ce terrain tout plat. Une « ile » au loin apparait, étendue de terre entourée par la mer de sel. On roule et on a l’impression de ne pas se rapprocher. Les distances sont énormes, et la pureté de l’air nous permet de voir très loin. Dans la voiture la musique nous emporte, participant elle aussi à la féérie du spectacle. Toute voile dehors nous abordons enfin cette ile, l’ile Incahuasi, échouée en plein milieu du salar de Uyuni, le plus grand désert de sel du monde. Nous accostons et allons payer la dime pour avoir le droit de visiter l’ile. De cactus, elle en est couverte de partout. De grands cactus, droits, fiers, pouvant atteindre 9 mètre de haut, vivant plusieurs centaines d’années (le plus vieux de l’ile a 900 ans!). Tout est à l’échelle du désert, démesuré. Sur le côté, à quelques dizaines de mètres, deux lamas broutent tranquillement entre les cactus, derrière le salar et au loin les montagnes. Vue carte postale.

Nous sommes en territoire inca (d’ou le nom de l’ile), impressionnant de penser qu’à cette époque des hommes ont osé traverser ce désert pour exploiter cette ile. Nous faisons le tour de l’ile en grimpant de part son sommet. D’en haut la vue surplombant le désert de sel est magnifique, immense, d’une blancheur éblouissante. Au sommet le drapeau bolivien flotte au vent. Au travers de cactus en fleur la lune nous observe.

Nous quittons l’ile, découvrant à son pied un cycliste qui a bivouaqué abrité dans une infractuosité. Chapeau l’artiste pour oser traverser le salar et l’altiplano en vélo, ce doit pas être une synécure!… Nous roulons maintenant en plein milieu de cette mer salée, à perte de vue du blanc (impossible d’enlever les lunettes de soleil). Arrêt photos, avec ses belles alvéoles et son horizon horizontal c’est le lieu révé pour les photos à effet d’optique. L’imagination étant la seule limite…

Nous repartons, nous continuons notre traversée du désert. Nous nous arrêtons ensuite au musée de sel, une simple maison avec des drapeaux de tous les pays, des tas de sel dehors… Des articles artisanaux sont étalés à l’intérieur, attendant des acheteurs potentiels. Je ne vois pas en quoi c’est un musée… Nous continuons pour voir une exploitation de sel. Les boliviens creusent des trous dans le sol et verse de l’eau dedans. Il n’y a plus qu’à attendre que le sel se dissolve après évaporation et hop ils ramassent le sel en petits tas, attendant d’être chargé sur des camions, direction Uyuni.

Nous aussi nous continuons notre route dans cette direction. Bientôt nous quittons le salar, le sel se fait terre, le sol s’élève un peu. Un village, nous nous arrêtons pour déjeuner. Il est 11h30, jamais on n’aura déjeuner aussi tôt, mais bon on est debout depuis 4h45, alors… Le village est petit et pauvre. La Bolivie n’a pas les mêmes atouts que son riche voisin chilien et la difference de niveau de vie saute aux yeux. Les boliviennes sont comme on les imagine, avec leur petit et haut chapeau sur la tête, leur chale en laine d’alpaga aux couleurs chaleureuses, leur jupes et hautes chausettes en laine et aux pieds des genres de tatanes. En face de la rue une d’entre elles vend des empanadas, allons gouter (ca fait longtemps:-). La forme est différente, plus longue et haute que la version chilienne, comme nos petits pain à nous. Ils sont fait au lama, à accompagner d’une sauce épicée. Je goûte, un délice… et pour seulement 3 bolivianos.

Après le déjeuner nous continuons en direction d’Uyuni maintenant toute proche. Elle se présente effectivement à nous, petite, moche, sale. Des tonnes de sacs plastiques de partout, abandonnés au vent, et autres ordures de toutes sorte (nous apprendrons que le gouvernement bolivien ne veut pas financer un centre d’enfouissement, les habitants n’ayant d’autre choix que d’abandonner leur ordures). Le contraste est grand après les étendues vierges et sauvages (et propres!) que nous venons de traverser. Nous dépassons Uyuni pour aller voir le cimetière de trains un peu plus loin. Là encore des sacs plastiques de partout, ca gache tout. Là de vieux trains rouillent tranquillement (l’air est très aride ici), couvert de tags et écritures diverses en toutes langues. Le soleil est haut, pas bon pour les photos.

Direction ensuite Uyuni, le circuit prend fin, déjà la nostalgie se fait sentir et nous prend. Nous venons de passer 3 jours exceptionnels, dans un autre monde. Le groupe a été bien soudé par le voyage et nous nous disons au revoir avec émotion. Seul le couple d’espagnol rentre avec moi sur San Pedro. Je prends un dernier verre avec Julien, Aurore et Alessandra, d’autres venant se joindre à nous. Nous goutons la bière la plus haute du monde, c’est ce que dit l’étiquette en tout cas, la Potosina… Pas bonne du tout. Je rejoins l’agence vers 3h00 et notre nouveau chauffeur, Joni, et sa voiture (toujours un LandCruiser) vient nous chercher. Le chauffeur doit rejoindre la frontière chilienne pour prendre un nouveau groupe et faire le même circuit que nous. 4 jours de circuit, plus une journée pour l’entretien du véhicule (ils sont mécanicien aussi) et ils peuvent repartir le lendemain pour un autre circuit… Métier difficile et ingrat. Nous filons pleine balle par une autre piste, plus civilisée celle là, enfin un peu plus… Accrochez vous bien, ca remue, impossible de parler. On passera la nuit dans un petit hameau perdu sur l’altiplano. Chambre correcte pour le lieu, pas d’eau chaude, pas de douche bien sûr…

Circuit d’Uyuni – Jour 2

Lever à 6h00 du matin. La nuit a été agitée, réveillé toutes les heures, l’altitude je pense. Petit déjeuner frugal, il faut prendre des forces. Oeufs brouillés, jambon et dulce de leche (confiture de lait).. Bien nourrissant. On refait nos sacs qui sont placés sur le toit des 4×4 et nous voici reparti.

Première halte, et non des moindres, la laguna Colorada et ses eaux rouges vif. C’est magnifique. On descent faire un tour au bord, c’est le matin, le calme règne seulement troublé par le cri des oiseaux. Des vapeurs d’eau flottent et se déplacent au dessus du lac, noyant les flamands rose dans une ambiance irrélle. On se laisse pénétrer par la magie de l’endroit. Les flamands ajoutent leur rose au rouge du lac, et des mousses vertes en bordure colore le tout. Toujours cette multitude de couleurs intense, comme un arc-en-ciel permanent. Je pourrai rester ici toute la journée, c’est superbe, on se sent bien, serein.

Nous reprenons la route et passons devant d’autres lagunes, A chaque fois l’émerveillement est plus fort que la fois précédente. Certains aux couleurs blanc intense, jaune de soufre… D’autres où il y a tellement de flamands roses qu’on a du mal à les compter, une multitude. Nos sens sont saturés, c’est presque trop, on en oublie le temps et l’espace, incapable de se rappeler l’avant dernier lac qu’on a vu.

Nous nous arrêtons devant l’arbre de pierre « el arbol de piedra », roche volcanique ressemblant à un arbre, avec ses branches soufflées par le vent.

Nous déjeunons au bord d’une autre superbe lagune, magnifique. Moment privilégié. Le décor est une nouvelle fois irréel, incroyable. Le soleil cogne fort aujourd’hui, même si il ne fait pas si chaud que ca, et le vent s’est calmé depuis hier. On profite de ce moment de calme.

Nous faisons beaucoup de 4×4 dans la journée. Les piste sont défoncées, nos chauffeurs excellent, mais malgré tout ca fatigue… Soleil, altitude, gymnkana. Mais on en prend tellement les yeux qu’on n’y pense pas. On passe dans un canyon faisant parti del camino del inca, le chemin inca. Les décors défilent autour de la voiture. Des fois un groupe de vigognes qui courent, graciles, et tiens là un zorro (coyote du désert) qui vient nous rendre visite. Superbe surprise, il fait le tour de la voiture et repart. Aujourd’hui on est comblé. On voit aussi un volcan en activité dont des fumeroles s’échappent du sommet.

Le décors change, on approche du désert de sel d’Uyuni. Les cultures de Quinoa font leur apparition, incroyable que ca pousse dans un terrain aussi aride. On arrive dans notre hotel pour la nuit, un hotel de sel en bordure du salar. Tout l’hotel est en sel, les murs en brique de sel, le sol en sel, les tables en?… en sel oui et les bancs aussi. Je suis bien crevé, mais heureux… La plus belle journée du voyage.

Circuit d’Uyuni – Jour 1

Ce matin est le grand départ. Lever 6h50. Un pickup vient nous chercher et nous amène à l’agence où d’autre personnes attandent pour le même circuit. Un minibus nous prendra et nous ammènera à la frontière bolivienne ou des 4×4 avec chauffeurs boliviens nous prendront en charge pour le circuit jusqu’à Uyuni. Mais avant tout celà il faut faire les démarches administratives de sortie du territoire chilien qui se trouve à San Pedro (les douaniers controlent ainsi les sorties pour la Bolivie et l’Argentine, 1 douane au lieu de de 2). Un coup de tampon et c’est parti. Le minibus prend alors la route de la Bolivie, montant rapidement de 2400m à 4100m en à peine une heure. Les décors sont déjà magnifiques, dominés par le volcan Licancabur à presque 6000m. Des lamas broutent tranquillement le long de la route. On atteint enfin le poste frontière, maisonnette en adobe perdue au beau milieu du désert. On prend un petit déjeuner tous ensemble. On est une douzaine de personnes de nationalités différentes: espagnol, australien, canadien, nouvelle zélande, italie, france, plus nos chauffeurs bolivien. On fait connaissance autour d’un bon déjeuner chaud qui est le bienvenu, car il fait pas chaud, le soleil brille mais un vent froid balaye l’altiplano. On passe les formalités de la douane bolivienne, coup de tampon, le douanier n’a même pas pris la peine de vérifier la photo du passeport… On se réparti dans les 4×4, tous des LandCruiser, et on est parti. Bienvenido Bolivia! On prend la piste qui nous emmène dans la réserve nationnale. Ce qu’on peut déjà dire c’est qu’à plus de 4000m sans acclimatation les efforts violents se payent cache, on est tout de suite essoufflé et ca tape fort au niveau des tempes. Tout doux Joly Jumper…

On paye le droit d’entrée dans le parc. Les paysages sont absolumment incroyables, on se croirait sur une autre planète. Tout est plus intense, les couleurs, l’impression d’immensité, tout nous dépasse et nous remet à notre place, nous tout petits hommes perdu dans le décor. Ici n’est pas notre place, nous ne faisons que passer en nous régalant de cette beauté sauvage.

Nous arrivons à la laguna Blanca. Mon dieu que c’est beau!… Un lac blanc pur, immaculé, s’étend devant nous. Sur ses berges des touffes d’herbes couleur or viennent en souligner les fins contours. Devant du sable avec des rochers noirs mat. En fond les montagnes, jaunes, ocres presque blanches à des endroits, et au dessus le bleu si intense du ciel dresse la toile de fond. C’est presque irréel. Et que serait un si beau décors sans ses acteurs principaux? Et ils sont là, sur les bords du lac, ajoutant leur couleur rose à la palette chromatique déjà bien fournie: les flamands roses, magnifiques, à leur place dans cet univers hors norme. C’est tellement beau qu’on est en intimidé, on se sent voyeur car pas á notre place. D’autres oiseaux viennent se méler à la fête. On fait des photos, mais comment rendre cet univers si étonnant.

Nous continuons la piste et atteignons une autre merveille du parc, la laguna Verde, d’un bleu émeraude intense. Au dessus le volcan Licancabur se dresse majestueusement pour se mirer dans les eaux du lac. Dans ce lac aucun signe de vie animale, ses eaux contiennent de l’arsenic et du cobalt, mais sa stérilité n’enlève rien à sa magnificience. Le vent souffle fort, mais c’est sa beauté qui nous coupe le souffle.

Nous continuons ensuite jusqu’à la laguna Salada et ses bassins d’eaux chaudes. Certains se baignent dans ses eaux, moi je me promène autour du lac et me régale les pupilles. Nous continuons et passons devant le désert de Dali, un décors de sable et de roches sortant sortir d’une de ses peintures. Nous faisons ensuite un long moment de piste avant d’arriver à des sortes de geysers, « el sol de mañana ». Nous sommes à presque 4900 m d’altitude, le souffle peine. Des vapeurs d’eau s’échappent de certains trous, une odeur de soufre flotte dans l’air vite emmenée par le violent vent froid qui souffle. Ces trous sont dus à l’activité volcanique de la région, certains sifflent.

Nous continuons la piste pour arriver en vue du clou de la journée, la laguna Colorada, un lac aux eaux rouges sang. Mais l’approche des berges sera pour demain, maintenant nous continuons jusqu’á notre hébergement de la nuit, un ancien camp minier reconverti. C’est rustique mais fonctionnel. On s’installe dans nos dortoirs, réparti par groupe de 6. On ressort avec Julien et Aurore, mais le vent souffle trop fort, on a même du mal à revenir, glacial. On ressent l’altitude, la tête est lourde, le souffle court. On va se reposer maintenant. Il est 16h00.

La soirée se finira autour d’un bon repas préparé par deux boliviennes, dans la cocina, autour d’un bon poêle (ca caille). Bonne ambiance. Le soir on ira tous regarder le ciel austral, magnifique à cette altitude et en ce lieu. La constellation d’Orion se détache bien, constellation d’hiver chez nous, d’été ici. Le vent est tombé, on en profite.

Bolivie – Salar d’Uyuni

Me voilà de retour à San Pedro, enfin physiquement du moins, car comment vraiment revenir d’un tel voyage. 4 jours dans l’altiplano bolivien entre lagunes (lac d’altitude), geysers, salar, montagnes de toutes les couleurs, scultures de pierres de toutes les formes, ciel d’un bleu infini, flamands roses, coyotte, vigognes… Est-ce l’altitude (entre 3800 et 4800m) qui a altéré mes perceptions, ou les a implifié, mais mon âme est restée là-haut, flottant au dessus des lagunes couleurs blanche, jaune, rouge et émeraude . On ne revient pas indemne d’un tel voyage. Ce trek fait partit des expériences qui vous marquent à vie. Au delá des paysages et des décors somptueux, ce sont les perceptions qu’elles vous procurent qui vous marque au fer rouge, y repenser me fait battre le coeur.

Difficile de revenir sur terre quand on a touché les étoiles…

Revenons quelques jours plus tôt pour vous conter cette merveilleuse aventure.