La Serena – Valle del Elqui

Me revoilà… Celà fait maintenant deux jours que je suis à La Serena, une petite ville côtière dans le nord de Valparaiso coincée entre l’océan et la cordillère. On est maintenant dans la région du Norte Chico, le « petit nord » (à savoir que tout est inversé par-rapport à chez nous, le nord c’est là où il fait chaud et le sud là où il fait froid).

Le dèpart matinal de Valparaiso s’est fait avec un petit pincement au coeur, j’y ai passé 3 jours superbes. J’y laisse aussi mon jeans, un guide sur le Chili trop lourd (j’en avait pris deux…) et une cup, je m’allège au maximum. Bus super confortable, les paysages défilent, semi-arides, les cactus font leur apparition. Je vois aussi mon premier lama, excellent. A l’arrivée à La Serena, Nicole (mon australienne) me colle, elle aime bien ma présence je crois. Première auberge pleine, la deuxième sera la bonne, mais il ne reste qu’une seule chambre à deux lits sèparés… Quoi faire? Bon aller on l’a prend à deux avec Nicole. Pour deux jours ca devrait le faire. L’auberge a un beau jardin, cuisine èquipée avec tout à disposition et les chambre sont claires. Lessive et hop un petit tour à la plage pour aller voir le fameux phare de La Serena. Et là Nicole s’incruste de nouveau, décidemment ca commence à me courir… Deux kilomètres pour arriver au phare, malheureusement désafecté, et à sa belle plage. De retour à l’auberge je m’inscris à un tour pour visiter la vallée de l’Elqui demain, en espérant le faire seul… Et oui ca marche…

Lever tôt le lendemain pour un petit déjeuner fait maison, avec notamment des « huevos con jamon » (oeufs brouillés avec jambon) et des confitures maison succulentes. 8h30 le mini bus vient me chercher, direction la vallée de l’Elqui. Cinq autres personnes font parti du voyage en plus du chauffeur et du guide, un vieux avec une connaissance encyclopépique de la région.

La vallée de l’Elqui, du nom du rio Elqui la rivière qui la parcours, est le poumon agricole de cette région aride. De plus la présence de l’océan induit un micro-climat méditéranéen dans la partie basse de la vallée. L’eau est ici d’une importance vitale, elle permet à toute la région de vivre et même d’exporter ses produits dans tout le Chili. Différentes cultures de légumes et de fruits s’étagent jusque dans le haut de la vallée et la frontière argentine plus à l’est. Dans le bas, plus vert avec des relief plus doux, se présentent avocats, artichauds, tomates, fraises, cerises, papayes locales (plus petites et sucrées que la papaye tropicale), etc, etc. Plus on monte dans la vallée (et donc en altitude, même si on est loin des hauts plateaux andins à plus de 4000m, on est ici aux environs de 1300m dans le haut) le climat se fait plus sec et aride, l’eau un peu plus parcimonieuse, et on voit apparaitre les cultures de citrons, mandarines, oranges… et surtout la vigne, omniprésente ici. La majorité des cépages sont d’origine francaise et la vallée est surtout connu pour son fameuxx pisco, alcool fait à partir de cépage de vins blancs fermentés et distillés pour donner soit une eau de vie soit un vin cuit selon la durée d’élevage en fût de chêne, donc certains proviennent aussi de France.

Plus on s’élève dans la vallée plus le relief se fait imposant. Les cactus couvrent les flancs, puis disparaissent. Le jaune/orange des montagnes contraste avec le vert des cultures et le bleu du ciel qui est ici d’un bleu profond, dense. C’est magnifique. Au milieu nous nous arrêtons pour aller voir le barrage qui permet de réguler le flux d’eau de la basse vallée et qui pèrmet de faire d’importante réserve. L’eau miroite au soleil, véritable trésor dans cette région stérile. Ici l’eau à plus de valeur que l’or. Nous continuons de monter et atteignons Vicuña, principal localité de la vallée. La place centrale arborée et la quiétude qui s’en dégage sont agréables. La région accueillle aussi sur ses hautes montagnes quelque uns des plus grands téléscopes au monde, car ici l’air est d’une pureté cristalline et le ciel dégagé plus de 300 jours par an, paradis des professionels et amateurs d’étoiles et de galaxies lointaines.

La montée et la visite se poursuit dans des décors somptueux, où le vert se bat pour exister face au jaune et au bleu. Ici les hommes ont les pieds enracinés dans la terre, travaillant dur à longueur d’année pour faire surgir la vie végétale de cet univers minéral, toujours grâce au rio Elqui qui sillonne la vallée de son eau claire et limpide. Ces univers se côtoient sans jamais se mélanger, les délimitations comme tracées au cordeau, le vert suivi du jaune et du bleu infini du cliel. Univers envoutant, on est définitivement ailleurs…

On s’arrête ensuite à Monte Grande, lieu de naissance de Gabriela Mistral, poètesse chilienne qui a recu le prix nobel de littérature en 1945. Visite du petit musée qui lui est consacré, ancienne classe d’école reconvertie. Il est 11h30, une petite collation s’impose, et c’est bien sûr l’incontournable empanadas al pino qui s’offre à nous, mais ici vraiment excellent car tout fait maison, pâte fine… On arrive ensuite à Pisco Elqui, capitale nommée du pisco, pour visiter une distillerie artisanale et ainsi découvrir tout le processus de fabrication de la boisson phare du Chili. S’en suivra ensuite une joyeuse dégustation… Visite du village, plein de charme et de couleurs. On redescend ensuite vers Vicuña pour un délicieux repas local, il est quand même 16h00), qui me change des empanadas. On redescend ensuite tranquillement à La Serena, des étoiles encore plein les yeux. Quelle magnifique région…

Je retrouve la ville et ses nuisances… et Nicole à l’auberge. Elle parle toute seule, aucun échange possible. J’étais bien dans la montagne… Je sens l’appel des grands espaces, va falloir partir. Une amie francaise de Nicole arrive, Sophie. Enfin une conversation bilatérale, quand Nicole nous coupe pas la parole. On va boire un verre tous ensemble en ville, rencontrant en chemin un « ami » de Sophie, le prénommé Mamouth, qui tient un hotel à San Pedro de Atacama. Soirée sympathique autour de bières, completos a la palta (genre de hotdog à l’avocat) et enveloppé dans une chaude musique locale… Retour à l’auberge vers 00h30, Nicole parle toujours!…

Aujourd’hui nos chemins se séparent (les meilleurs choses ont une fin ;-)… Je pars par le bus de 18h00 tout-à-l’heure pour San Pedro de Atacama. Je voulais faire une halte à Copiapo pour visiter le parc national des Tres Cruces, mais les moyens de s’y rendre sont chers et rares (le parc n’est pas déservi par les transports). Je vais donc directement m’immerger dans le dèsert d’Atacama, enfin les grands espaces et le Norte Grande (le grand nord)… après 18 heures de bus quand même, ca se mérite tout ca…

See you