Santiago bis

Ce matin réveil matinal (enfin pour moi, vers 7h30) pour le petit déjeuner. 9h30 je reprends le métro pour monter au cerro Santa Lucia, colline s’élevant à l’est du centre-ville. Le cerro se décompose en plusieurs terrasses permettant de s’élever au fur et à mesure au dessus de la ville. La vue et le calme tout relatif en vale la peine. La cordillère des Andes se présente enfin, dominant la ville de toute sa beauté. La vue sur le centre et ses buildings est superbe aussi. Pour la petite histoire c’est de cette colline que Pedro de Valdivia, conquistador espagnol, ordonna la fondation de Santiago (en 1541) et en devint le premier administrateur. Un peu plus tard, Charles Darwin monta aussi au sommet pour se distraire de la vue. Je fus heureux d’y être aussi monter.

Il fait dans les 28 degrés et je commence à chauffer. Je redescends du cerro pour replonger dans le chaos urbain. Il est midi passé, les rues sont bondées. Je decide d’aller me manger un bon petit plat au marché central. Chemin faisant j’en profite pour visiter la basilica de la Merced, tout de rouge et de brun décorée avec ses deux pointes qui semblent vouloir déchirer le ciel. Je passe ensuite devant l’académie des arts, peinte en noir et rouge, et découvre mème un batiment à colombages.

Il est 13h30, on passe aux choses sérieuses… J’aborde le marché central pour le déjeuner et retrouve mon hollandais d’hier (rappeler vous l’empanadas aux fruits de mer hier, et bien c’était lui). Il est tellement heureux de me revoir qu’il me serre dans ses bras! Je m’assieds et commande une « caldillo de congrio », soupe à base de congre, patates, oignons, carotes, coriandre, épices… En attendant le plat le serveur m’offre mon premier Pisco sour, l’appéritif national à base de pisco (eau de vie de raisin) et de citron vert. Très très bon, mais l’effet ne tarde pas à se faire sentir… Enfin le plat arrive. « Mucho caliente, mucho caliente » qu’il me dit le serveur, tu parles, le plat est en ébulition!… mais que ça sent bon, et effectivement je me règale, superbe. Aprés celà je pars marcher et passe devant un marché aux fruits. Les fraises sont tellement énormes et sentent tellement bon que j’en prends 1 kg, pour environ 1 euro (les ménagères apprécieront). Je continue ma ballade dans le centre et me retrouve place de la Constitucion. Je rebrousse chemin et retourne à mon hotel pour y déposer mes fraises avant d’en faire de la confiture.

Je repars ensuite á l’opposé du centre pour le quartier de « Las Condes » où je dois aller acheter une cartouche de gaz pour le camping. On change complètement d’ambiance, ici on est dans un quartier d’affaire en plaine expension. Les buildings succèdent aux gratte-ciels, on se croirait presque à New-York, et de nouvelles tours sont en construction. Après deux magasins spécialisés dans la montagne je trouve enfin mon bonheur. Je redescends à pied l’avenue Providencia (l’équivalent de nos champs Elysées) jusqu¡á mon hotel.

Demain je vais commencer la partie itinérante du voyage. Direction l’océan et Valparaiso, la ville de Pablo neruda.

A bientòt

Santiago

Eh bien nous y voila… au Chili, plus exactement à Santiago, la capitale.

Le voyage fut long.

Lever matinal à 3h30 pour être à l’aéroport de Genève à 4h30. Puis vol pour Paris – Orly où j’y ai passé la journée, puisque j’y suis arrivé à 7h30 et que mon avion pour Madrid décollait le soir à 20h20… Le vol de Madrid à Santiago, qui partait à 00h20 (le deuxième jour du voyage, vous me suivez? ), devait bien se passer puisque c’était un vol de nuit, mais non les compagnies aériennes ont décidées que le bétail embarqué – nous les passagers – devions absolument manger avant de nous autoriser à dormir… Encore un coup des lobbies de la mal-bouffe, puisque les plateaux avions sont vraiment…. comment dire… caoutchouteux, pas bon, et puis bon à 1h00 du matin vous n’avez pas vraiment faim… Enfin bon, conclusion extinction des lumières à 3h30, ou enfin je peux sombrer dans un sommeil bien mérité. Mon voisin de vol est trés gentil, mais un peu du genre costaud (donc qui prend de la place), typé chilien du sud (pas du genre comique) et surtout très stressé par l’avion… Il n’arretait pas de bouger, se ronger les ongles, taper du pied, se lever, s’asseoir, et vas y qu’il enléve sa chemise pour se retrouver en beau marcel tout blanc…. et votre serviteur, coincé côté hublot, à essayer de garder son espace vital. Marrant, surtout quand il a commencé à me raconter sa vie, ou sa derniére visite chez son dentiste, en espagnol, sans s’apercevoir que je ne comprenais pas un traite mot de son histoire… Mais bon, ca a eu un effet apaisant et j’en fut bien heureux.

Le lendemain matin, après une bonne nuit, le survol de la cordillère des Andes fut vraiment magnifique. Les plaines argentines laissent d’un coup la place aux premiers plis ordonnés des contreforts, puis prennent de l’altitude, s’étoffent, se densifient, avant de laisser apparaitre les premiers sommets enneigés. On laissent passer de nouveaux hauts plateaux aux couleurs ocres, bruns, avec tantôt du relief tourmenté, tantôt des collines ondulantes. Les sommets enneigés réapparaissent, altiers, fiers, dernières défenses avant Santiago et l’océan Pacifique un peu plus loin à l’ouest. Mon voisin doit sentir la maison car il semble dans un état plus calme, appaisé, presque mystique… On atterit enfin. Ca y est, l’Amérique du sud, le Chili, mon rêve qui commence à prendre forme.

Après le passage de l’immigration, je laisse 2 français que j’avais rencontré à Madrid et avec qui j’avais sympathisé à leur gourou Alibert. Ils font un circuit de 3 semaines dans le nord, Atacama, Uyuni, Lauca. Je les rencontrerai peut-être là-bas, qui sait… Je retire un peu de devise chilienne – le pesos chilien – et prend le bus qui m’améne à la premiére station de métro de la ligne 1, la ligne principale. De là je continue et sors à la station de la Moneda. Je me trouve une place dans un parc pour passer le temps jusqu’à 14h00, ou je pourrais récupérer ma chambre d’hotel, que j’ai pris le soin de réserver pour les deux premières nuits à Santiago. Il fait chaud… Et au fait, que deviennent mes 2 sac-à-dos? Ils vont bien eux, car ils se font porter 🙂 C’est l’avantage. Je regarde les gens passer, je m’empreigne de l’atmosphère des lieux, je laisse le temps au temps, je médite… luxe suprême dans notre société où tout doit aller de plus en plus vite, quitte à y perdre sa tête.

A 13h00 je sors de mon état contemplatif pour reprendre le métro et aller à mon hotel. Des ordinateurs y sont en libre service, bon point… Sinon la chambre est correcte. J’en profite pour prendre une douche bien méritée. Puis je repars direction le centre ville allégé de mon gros sac. Je rends ainsi visite à la Moneda (le palais présidentiel), la bourse, la plaza de Armas et finalement el mercado central, le plus grand marché aux poissons de Santiago. Le centre est bondé, grouillant, bruyant, étouffant… alors une petite visite à l’église bordant la place est bienvenue, le calme enfin… divin non? Ressortit dans le monde des mortels j’en profite pour essayer une boisson locales qui semble très appréciée, le moto de huesillos, un jus de pêche avec du maïs et des morçeaux de pêches… Pas mal. Arrivé au marché de poisson je ne peux m’empêcher de gouter un empanadas frit aux fruits de mer, à tomber par terre de bonheur. Le marché est d’ailleurs très beau avec sa structure en acier et son éclairage naturel tamisé. Je rentre ensuite à mon hotel bien crevé, mais heureux. 21h00 dodo.