San Pedro de Atacama

Hola. Me voici maintenant à San Pedro de Atacama, en plein milieu du désert éponyme, dans le nord du Chili. Le voyage depuis La Serena en bus couchette de nuit (18 heures) s’est bien passé. Coup de chance j’étais dans le siège devant et en haut du bus, vue panoramique assurée, coucher de soleil magnifique sur les montagnes toutes rouges.

San Pedro est un petit village, oasis plantée en plein milieu du désert le plus aride au monde. Les maisons basses sont toute en adobe, briques de terre crue séchée au soleil. Les rues sont en terre battue et flanquées de magasins et hostals de toutes sortes. Tout celà ne manque pas de charme, comme sa petite place centrale avec son église typique. On se croirait dans un western mexicain. A l’est, du côté bolivien, se dresse la silhouette imposante du volcan Licancabùr (5916 m d’altitude) et l’altiplano.

En descendant du bus je tombe sur un couple de jeunes francais qui recherche aussi un hostal. On discute et sympathise. Il font le tour du monde en un an (vous pouvez voir leur blog ici http://untouradeux.blogspot.com/). Du coup on se trouve un hostal ensemble, un à vraiment pas cher, et on se quitte plus pour les jours à venir 🙂 L’hostal est simple mais convivial, en plus ils mettent à disposition des VTT gratuitement. Cool. On va se boire une bonne bière, de Patagonie pour mieux se rafraichir, sur la plaza centrale et on discute de nos voyages respectifs. Julien est caméraman et Aurore assistante sociale, tous deux sur Paris. Julien de part son boulot voyage 6 mois de l’année… On passera l’après midi à organiser nos prochains jours.

Le soir on prend les vélos pour aller dans la vallée de la muerte (la vallée de la mort) située à 3 km du village. Le désert s’impose immédiatement à nous aussitôt sorti de San Pedro. On se sent tout petit par rapport à cet environment hostile, mais c’est magnifique. Le soleil tape très fort ici. Une montée avec vent de face nous enmène à l’embranchement pour la vallée. Pas de chiens qui nous suivent ici (clin d’oeil à Olivia)… On s’engage dans la vallée, encadrée de versant escarpés, sorte de canyons, taillés par les vents. Toutes sortes de formes et de motifs apparaissent. Un peu plus haut des dunes de sable sur lesquels 2 personnes s’adonnent au sand-surf. Nous laissons les vélos et montons sur des reliefs voisins pour avoir une vue d’ensemble. Superbe, association de pics acérés et reliefs plus doux, les dunes en arrière plan. Le soleil se couche, mettant le feu à ce décor. Malheureusement nous sommes un peu trop bas pour en profiter pleinement, mais ce que nous voyons est déjà magnifique. Nous rentrons dans la nuit naissance, descente grisante (avec le vent dans le dos cette fois ci) au clair de lune… On fait du vélo dans le désert d’Atacama, magique.

Aujourd’hui journée cool, ce soir nous irons voir le coucher de soleil dans la vallée de la Luna, autre lieu mythique de la région.

Demain nous partons pour une expédition organisée de 4 jours en Bolivie voir les merveilles de l’altiplano. Au programme volcans d’altitude, lagunas (lacs, dont le fameux laguna Colorada avec ses eaux rouges), geysers et bien sûr l’incontournable salar de Uyuni, le plus grand désert de sel du monde, d’une couleur blanche immaculée à perte de vue. Le troisième jour nous arriverons au village d’Uyuni en Bolivie ou je dirais au revoir à Julien et Aurore qui continuerons sur la Bolivie et le Pérou. Je rentrerai sur San Pedro le 4ème jour. On espère aussi voir des flamands rose et autre animaux… pourquoi pas le fameux condor des andes. Notre voyage s’effectura entre 3000 et 4500 m d’altitude… Attention au soroche, le mal des montagnes…

Donc voilou, du coup pas de nouvel article avant jeudi prochain, va falloir être patient 🙂

A bientôt

La Serena – Valle del Elqui

Me revoilà… Celà fait maintenant deux jours que je suis à La Serena, une petite ville côtière dans le nord de Valparaiso coincée entre l’océan et la cordillère. On est maintenant dans la région du Norte Chico, le « petit nord » (à savoir que tout est inversé par-rapport à chez nous, le nord c’est là où il fait chaud et le sud là où il fait froid).

Le dèpart matinal de Valparaiso s’est fait avec un petit pincement au coeur, j’y ai passé 3 jours superbes. J’y laisse aussi mon jeans, un guide sur le Chili trop lourd (j’en avait pris deux…) et une cup, je m’allège au maximum. Bus super confortable, les paysages défilent, semi-arides, les cactus font leur apparition. Je vois aussi mon premier lama, excellent. A l’arrivée à La Serena, Nicole (mon australienne) me colle, elle aime bien ma présence je crois. Première auberge pleine, la deuxième sera la bonne, mais il ne reste qu’une seule chambre à deux lits sèparés… Quoi faire? Bon aller on l’a prend à deux avec Nicole. Pour deux jours ca devrait le faire. L’auberge a un beau jardin, cuisine èquipée avec tout à disposition et les chambre sont claires. Lessive et hop un petit tour à la plage pour aller voir le fameux phare de La Serena. Et là Nicole s’incruste de nouveau, décidemment ca commence à me courir… Deux kilomètres pour arriver au phare, malheureusement désafecté, et à sa belle plage. De retour à l’auberge je m’inscris à un tour pour visiter la vallée de l’Elqui demain, en espérant le faire seul… Et oui ca marche…

Lever tôt le lendemain pour un petit déjeuner fait maison, avec notamment des « huevos con jamon » (oeufs brouillés avec jambon) et des confitures maison succulentes. 8h30 le mini bus vient me chercher, direction la vallée de l’Elqui. Cinq autres personnes font parti du voyage en plus du chauffeur et du guide, un vieux avec une connaissance encyclopépique de la région.

La vallée de l’Elqui, du nom du rio Elqui la rivière qui la parcours, est le poumon agricole de cette région aride. De plus la présence de l’océan induit un micro-climat méditéranéen dans la partie basse de la vallée. L’eau est ici d’une importance vitale, elle permet à toute la région de vivre et même d’exporter ses produits dans tout le Chili. Différentes cultures de légumes et de fruits s’étagent jusque dans le haut de la vallée et la frontière argentine plus à l’est. Dans le bas, plus vert avec des relief plus doux, se présentent avocats, artichauds, tomates, fraises, cerises, papayes locales (plus petites et sucrées que la papaye tropicale), etc, etc. Plus on monte dans la vallée (et donc en altitude, même si on est loin des hauts plateaux andins à plus de 4000m, on est ici aux environs de 1300m dans le haut) le climat se fait plus sec et aride, l’eau un peu plus parcimonieuse, et on voit apparaitre les cultures de citrons, mandarines, oranges… et surtout la vigne, omniprésente ici. La majorité des cépages sont d’origine francaise et la vallée est surtout connu pour son fameuxx pisco, alcool fait à partir de cépage de vins blancs fermentés et distillés pour donner soit une eau de vie soit un vin cuit selon la durée d’élevage en fût de chêne, donc certains proviennent aussi de France.

Plus on s’élève dans la vallée plus le relief se fait imposant. Les cactus couvrent les flancs, puis disparaissent. Le jaune/orange des montagnes contraste avec le vert des cultures et le bleu du ciel qui est ici d’un bleu profond, dense. C’est magnifique. Au milieu nous nous arrêtons pour aller voir le barrage qui permet de réguler le flux d’eau de la basse vallée et qui pèrmet de faire d’importante réserve. L’eau miroite au soleil, véritable trésor dans cette région stérile. Ici l’eau à plus de valeur que l’or. Nous continuons de monter et atteignons Vicuña, principal localité de la vallée. La place centrale arborée et la quiétude qui s’en dégage sont agréables. La région accueillle aussi sur ses hautes montagnes quelque uns des plus grands téléscopes au monde, car ici l’air est d’une pureté cristalline et le ciel dégagé plus de 300 jours par an, paradis des professionels et amateurs d’étoiles et de galaxies lointaines.

La montée et la visite se poursuit dans des décors somptueux, où le vert se bat pour exister face au jaune et au bleu. Ici les hommes ont les pieds enracinés dans la terre, travaillant dur à longueur d’année pour faire surgir la vie végétale de cet univers minéral, toujours grâce au rio Elqui qui sillonne la vallée de son eau claire et limpide. Ces univers se côtoient sans jamais se mélanger, les délimitations comme tracées au cordeau, le vert suivi du jaune et du bleu infini du cliel. Univers envoutant, on est définitivement ailleurs…

On s’arrête ensuite à Monte Grande, lieu de naissance de Gabriela Mistral, poètesse chilienne qui a recu le prix nobel de littérature en 1945. Visite du petit musée qui lui est consacré, ancienne classe d’école reconvertie. Il est 11h30, une petite collation s’impose, et c’est bien sûr l’incontournable empanadas al pino qui s’offre à nous, mais ici vraiment excellent car tout fait maison, pâte fine… On arrive ensuite à Pisco Elqui, capitale nommée du pisco, pour visiter une distillerie artisanale et ainsi découvrir tout le processus de fabrication de la boisson phare du Chili. S’en suivra ensuite une joyeuse dégustation… Visite du village, plein de charme et de couleurs. On redescend ensuite vers Vicuña pour un délicieux repas local, il est quand même 16h00), qui me change des empanadas. On redescend ensuite tranquillement à La Serena, des étoiles encore plein les yeux. Quelle magnifique région…

Je retrouve la ville et ses nuisances… et Nicole à l’auberge. Elle parle toute seule, aucun échange possible. J’étais bien dans la montagne… Je sens l’appel des grands espaces, va falloir partir. Une amie francaise de Nicole arrive, Sophie. Enfin une conversation bilatérale, quand Nicole nous coupe pas la parole. On va boire un verre tous ensemble en ville, rencontrant en chemin un « ami » de Sophie, le prénommé Mamouth, qui tient un hotel à San Pedro de Atacama. Soirée sympathique autour de bières, completos a la palta (genre de hotdog à l’avocat) et enveloppé dans une chaude musique locale… Retour à l’auberge vers 00h30, Nicole parle toujours!…

Aujourd’hui nos chemins se séparent (les meilleurs choses ont une fin ;-)… Je pars par le bus de 18h00 tout-à-l’heure pour San Pedro de Atacama. Je voulais faire une halte à Copiapo pour visiter le parc national des Tres Cruces, mais les moyens de s’y rendre sont chers et rares (le parc n’est pas déservi par les transports). Je vais donc directement m’immerger dans le dèsert d’Atacama, enfin les grands espaces et le Norte Grande (le grand nord)… après 18 heures de bus quand même, ca se mérite tout ca…

See you

Tranquille

Aujourd’hui lundi c’est repos. Je lève le pied pour la première fois. Grasse matinée jusqu’à 9h00, surtout que la nuit a été agitée… Je pense que c’est le « con merkél » d’hier qui n’a pas été très bien apprécié de mon estomac. Petit déjeuner tranquille à 10h00 avec tous les résidents. Lá je découvre que les deux autres locataires (deux filles qui font l’amérique du sud en 3 mois) avec qui j’avais brièvement discuté hier sont en fait… francaises! J’te jure, à force de parler anglais ou espagnol on ne reconnait même plus nos compatriotes, basques en plus.

Je pars ensuite avec mon australienne (dont je ne connais toujours pas le prénom) acheter un billet pour La Serena, prochaine étape. Départ demain 8h00. Nous allons ensuite visiter le marché situé à proximité. Beaucoup de fruits et légumes. Du coup pour faire plaisir à mon estomac j’achète des bons légumes (avocats, tomates, oignons, herbes…) pour me faire une bonne salade à midi. Le marché est remplie de chats non errants, qui appartiennent aux maraichers. Ils sont comme dressés, un gars nous fait une démonstration: il met une caisse par terre et dis à son chat de s’asseoir dessus… le chat s’exécute! Il dit à ses 2 autres chat de faire de même, et hop ca marche aussi… Marrant. Ce qui est marrant de voir c’est qu’ici les animaux sont les bienvenus, même au marché.

Retour à l’auberge pour une bonne salade. Les avocats sont divins. Je repars ensuite seul pour explorer de nouvelles collines. Chaque cerro à sa personalité. Je tombe sur la sortie d’une école primaire. Les élèves sont tous en uniforme: chemise de couleur, jupe et soquette sombre pour les filles, les garcons en chemise et pantalon sombre. Je redescends par des rues pauvres et belles en même temps. Les propriétaires font attention à les décorer. Il n’y a aucun touriste ici. Je retourne au port (décidemment) par de nouvelles rues et découvre de nouvelle choses. Ici des anciens hotels victorien délabrés dont un dont il ne reste que les facades et qui a été renforcé pour pas que les murs s’effondrent… Il fait parti du paysage maintenant. On devine la splendeur d’antan à l’époque ou Valparaiso était quasiment une annexe britanique…

Demain départ pour La Serena… Une autre histoire.

Exploration du monde d’en haut

Aujourd’hui dimanche, je me lève tôt et fais connaissance d’une australienne qui loge aussi à l’auberge. Sympa et bavarde, ou plutôt sympa mais bavarde… Une piplette, mais bon c’est sympa de parler à des gens qui vous comprenne quand vous parlez. Je pars directement après, je veux profiter de la belle lumnière du matin pour faire des photos de Valpo. Et puis j’ai remarqué que les chiliens n’étaient pas des lève tôt, aussi je profite des rues désertes (surtout qu’en plus on est dimanche). Je rejoins rapidement le port par la rue Condell, une artère importante de la ville. Chemin faisant je prends une rue babord toute pour escalader le cerro Alegre. De nouveaux de magnifiques maisons victoriennes aux couleurs chatoyantes. Au port un navire de croisière et un porte-conteneurs se sont amarrés. Je retourne à mon hotel poser mon gros appareil photo. Là je retombe sur mon australienne, on rebavarde… Déjeuner, douche et lessive s’en suivront (aucun rapport avec l’australienne là). Je profite du calme de l’auberge, je suis seul.

Escalier montant à mon hostal

Je décide ensuite de partir à l’escalade de mon cerro Bellavista aller visiter la « Sebastiana », la maison de Pablo Neruda à Valparaiso. Ca monte raide, de jolies fresques, véritable oeuvres d’art pour certaines, se présentent au marcheur. J’atteins la maison de Pablo en haut du cerro. C’est assez marrant de voir que le quartier est assez peu touristique, et là vous arrivez devant la maison de Neruda et les touristes se matérialisent… Je fais le tour de la maison et ressort explorer le quartier pour avoir une vue d’ensemble. De superbes rues avec les facades de maison de toutes les couleurs se dorent au soleil. Je trouve une épicerie qui propose des « empanadas de pino con merkél ». En ayant déjà lu du bien dans un guide j’en prends un. Quel délice, tout simplement le meilleur empanadas de toute ma vie! Le merkél, pour ceux qui ne connaissent pas, est une sauce Mapuche (indiens originels vivant dans le sud avant l’arrivé des conquidators) à base de piments rouges fumés et pilés assaisonné avec des graines de sésame, l’ail, etc… Un régal. Je le mange assis dans la rue, profitant des belles couleurs. De la musique s’échappe d’une maison voisinne (un genre de Luis Mariano local). La famille a laissé la porte ouverte et des rires joyeux s’en déversent. Je m’imprègne de cette ambiance, profite du moment… du bonheur, tout simplement. Je pars ensuite visiter la maison de Pablo Neruda. Elle s’élance sur 5 niveaux dans une architecture originale, dédiée au fonctionnel. Don Pablo l’a voulu ainsi et c’est assez réussit. La vue sur la baie est tout simplement imprenable, on domine et de larges baies vitrées permettent de profiter du spectable, même du lit du maitre des lieux. De nombreux objets sont exposés, Neruda était un grand collectioneur (livres, meubles, objets divers). Sa carrière a été bien remplie (poète nobélisé, sénateur, consul).


Je redescends à mon hotel et bavarde encore un moment dans les fauteuils cosy de l’auberge, avec l’australienne. A croire qu’elle passe sa vie à l’auberge. Je ressors faire un tour mais la fraicheur est tombé. Je m’achète une corbeille de fruits et un empanadas, pas très varié comme alimentation… mais bon marché.

Finalement je vais rester un jour de plus ici, je m’y plait bien, et puis j’ai pas encore visiter tous les cerros…

Nota: Merci à tout ceux qui ont laissé des messages sur le blog ou m’ont écrit par email. Ca fait toujours plaisir de recevoir des petits mots… alors ne vous arrêter pas!

Valparaiso

Et oui, me voici maintentant à Valparaiso, principal port du Chili, situé à 120 km à l’ouest de Santiago. Je suis parti samedi midi de Santiago par bus. Le système de bus est très développé ici et des bus très confortable et peu cher vous permettent de joindre les principales destinations du pays, tant au nord qu’au sud, sauf l’extrême sud (Patagonie et Terre de feu) où il faut passer par l’Argentine.

En sortant de Santiago, le paysage est composé de montagnes pelées, sèches, comme en climat aride.Puis en se rapprochant de Valparaiso on retrouve de la végétation et la couleur verte. L’influence ocèanique se fait sentir. Par contre le soleil cogne fort, il fait plus chaud qu’à Santiago. On arrive enfin au terminal de la ligne… Welcome Valparaiso. La première impression est mitigée. Le terminal se trouve dans la partie est de la ville, le quartier est miteux, pauvre, les batiments sont usés, sales, délabrés. Il y a beaucoup de monde dans les rues (c’est jour de marché). Je pars à pied en direction du centre plus à l’ouest. Mon sac-à-doc me pèse vraiment (autour des 20 kg maintenant), j’ai l’impression que mes pieds s’enfoncent dans le bitume, mais non, ce sont seulement mes pieds qui se déforment sous le poids. En s’approchant du centre le décor s’améliore. J’achète une brochette de viande à un marchant ambulant… excellente. J’arrive sur la plaza Victoria, je me pose sur un banc pour soulager mes pieds. Dans mon guide ils indiquent une auberge un peu au dessus, je décide d’y aller voir, en espérant qu’ils aient de la place. Pour vous imaginer un peu la topographie, un petit descriptif: Valparaiso, Valpo pour les intimes, est situé en bord d’une immense baie. La partie au bord de la baie est plate, c’est El Plan, et partout autour derrière il y tout pleins de cerros, les collines, 42 pour être exact. Mon auberge se trouve sur le cerro Bellavista. Je commence à me diriger vers celle-ci et je tombe sur une canadienne qui me voyant avec mon gros sac-à-dos en conclu, un que je suis un touriste, et deux que je cherche peut-être un hotel. Tout bon. On papaute et chemin faisant on attaque la montée du cerro, ou plutôt l’escalade devrais-je dire parce que ca monte raide. Chez nous, dans les Alpes ou ailleurs, quand on a une montagne on fait des lacets et des zigzags pour faciliter la montée des pauvres autochtones, ici non, ils font les routes dans la ligne de plus grande pente… tout droit! Et ma cannadienne qui s’arrête pas de parler, et moi avec mes sacs sur le dos je commence à plus parler du tout… Je crois laisser une jambe sur place tellement ca grimpe. Par contre on rentre d’un coup dans le vrai Valpo, celui des cerros avec les maisons de couleurs vives et les fresques, ou grafitis, sur les murs. C’est vraiment très beau. Je prends finalement le passage final qui m’enmène, ou m’enlève plutôt, à mon hotel. J’ai l’impression de monter à une échelle maintenant, ca donnerai presque le vertige, j’ai la sensation de m’enfoncer dans les entrailles de la colline avec mon sac… Enfin la sonnette, les murs sont tous peints de fresques. L’intérieur de l’auberge aussi d’ailleurs, c’est cosy, les chambres simples mais douillettes, et pas cher… je n’en demandais pas plus. Je pose mon sac ici.

Maintenant partons visiter, direction le port tout d’abord. La baie étendue de Valparaiso m’apparait enfin et l’océan Pacifique avec. Déception, tout le front de mer est barré par la ligne de tramway et des quais. Je continu vers l’ouest vers le port où les immenses grues dominent le paysage. J’arrive sur la place Sotomayor, en face du port. Là se dresse l’imposant batiment du commandement naval, couleur bleu pétrole, style victorien. Je visite le port ou un vraquier est en cours de déchargement. Les couleurs vives sautent aux yeux de partout, l’odeur du port m’emplie les narines, j’aime cette odeur qui mélange l’océan aux activités humaines. Je reste un moment à regarder l’animation et le déchargement. Les immenses grues enlèvent du navire et reposent sur le quais des tonnes de matériel divers.

Après un moment je continue en direction du cero Artilleria dont on voit un des fameux ascensores, sorte de funiculaire du siècle dernier qui permet d’accéder rapidement aux principaux cerros. Ils représentent Valparaiso à eux tout seul, jolis mais branquebalants. Je le prends avec émotion et entre dans le vrai Valpo; son âme est bien là haut, perchée. Là on ressent, voit, vibre, trésaille à la vraie beauté de la ville. La baie s’étends à mes pieds, les oiseaux chantent, c’est presque calme et toujours ces couleurs vives qui ravient et exitent les pupilles. C’est magique, le charme opère. Je reste un long moment à contempler, profiter, mèditer… surtout ne rien faire qui pourrait briser le charme. Je suis bien, heureux. Je redescends par les escaliers, découvrant de nouvelles batisses du 19ème siècle, de nouvelles fresques, des voitures anciennes. J’atteinds de nouveau El Plan, sans saveur, plus terne. Je rejoins la place Matriz, la plus ancienne de Valpo. Le quartier est délabré, sale et n’inspire qu’une confiance toute relative. Des odeurs nauséabondes sortent de certains batiments abandonnés, des bandes de chiens dorment paisiblement par terre… Seule l’église qui domine qui domine la place jette un peu de couleur et de gaité sur cet univers délaissé. C’est Valpo, tout en contraste, en subtilité. On aime ou on aime pas… mais comment ne pas aimer?

Je rejoins la place de la Victoria en traversant des quartiers qui changent du tout au tout en seulement un croisement. J’en profitte pour goûter un Queso (et oui ca creuse tout ca), sorte de beignet. Il y a aussi beaucoup de fast-food qui servent des portions absolumment énorme de nourriture bien grasse…  mais ca n’a pas l’air appétissant. Je rentre à mon hotel, la nuit tombe, il est 21h30, les chiens se réveillent… Pas d’eau chaude dans la douche, on verra demain.

Bonne journée

Santiago bis

Ce matin réveil matinal (enfin pour moi, vers 7h30) pour le petit déjeuner. 9h30 je reprends le métro pour monter au cerro Santa Lucia, colline s’élevant à l’est du centre-ville. Le cerro se décompose en plusieurs terrasses permettant de s’élever au fur et à mesure au dessus de la ville. La vue et le calme tout relatif en vale la peine. La cordillère des Andes se présente enfin, dominant la ville de toute sa beauté. La vue sur le centre et ses buildings est superbe aussi. Pour la petite histoire c’est de cette colline que Pedro de Valdivia, conquistador espagnol, ordonna la fondation de Santiago (en 1541) et en devint le premier administrateur. Un peu plus tard, Charles Darwin monta aussi au sommet pour se distraire de la vue. Je fus heureux d’y être aussi monter.

Il fait dans les 28 degrés et je commence à chauffer. Je redescends du cerro pour replonger dans le chaos urbain. Il est midi passé, les rues sont bondées. Je decide d’aller me manger un bon petit plat au marché central. Chemin faisant j’en profite pour visiter la basilica de la Merced, tout de rouge et de brun décorée avec ses deux pointes qui semblent vouloir déchirer le ciel. Je passe ensuite devant l’académie des arts, peinte en noir et rouge, et découvre mème un batiment à colombages.

Il est 13h30, on passe aux choses sérieuses… J’aborde le marché central pour le déjeuner et retrouve mon hollandais d’hier (rappeler vous l’empanadas aux fruits de mer hier, et bien c’était lui). Il est tellement heureux de me revoir qu’il me serre dans ses bras! Je m’assieds et commande une « caldillo de congrio », soupe à base de congre, patates, oignons, carotes, coriandre, épices… En attendant le plat le serveur m’offre mon premier Pisco sour, l’appéritif national à base de pisco (eau de vie de raisin) et de citron vert. Très très bon, mais l’effet ne tarde pas à se faire sentir… Enfin le plat arrive. « Mucho caliente, mucho caliente » qu’il me dit le serveur, tu parles, le plat est en ébulition!… mais que ça sent bon, et effectivement je me règale, superbe. Aprés celà je pars marcher et passe devant un marché aux fruits. Les fraises sont tellement énormes et sentent tellement bon que j’en prends 1 kg, pour environ 1 euro (les ménagères apprécieront). Je continue ma ballade dans le centre et me retrouve place de la Constitucion. Je rebrousse chemin et retourne à mon hotel pour y déposer mes fraises avant d’en faire de la confiture.

Je repars ensuite á l’opposé du centre pour le quartier de « Las Condes » où je dois aller acheter une cartouche de gaz pour le camping. On change complètement d’ambiance, ici on est dans un quartier d’affaire en plaine expension. Les buildings succèdent aux gratte-ciels, on se croirait presque à New-York, et de nouvelles tours sont en construction. Après deux magasins spécialisés dans la montagne je trouve enfin mon bonheur. Je redescends à pied l’avenue Providencia (l’équivalent de nos champs Elysées) jusqu¡á mon hotel.

Demain je vais commencer la partie itinérante du voyage. Direction l’océan et Valparaiso, la ville de Pablo neruda.

A bientòt

Santiago

Eh bien nous y voila… au Chili, plus exactement à Santiago, la capitale.

Le voyage fut long.

Lever matinal à 3h30 pour être à l’aéroport de Genève à 4h30. Puis vol pour Paris – Orly où j’y ai passé la journée, puisque j’y suis arrivé à 7h30 et que mon avion pour Madrid décollait le soir à 20h20… Le vol de Madrid à Santiago, qui partait à 00h20 (le deuxième jour du voyage, vous me suivez? ), devait bien se passer puisque c’était un vol de nuit, mais non les compagnies aériennes ont décidées que le bétail embarqué – nous les passagers – devions absolument manger avant de nous autoriser à dormir… Encore un coup des lobbies de la mal-bouffe, puisque les plateaux avions sont vraiment…. comment dire… caoutchouteux, pas bon, et puis bon à 1h00 du matin vous n’avez pas vraiment faim… Enfin bon, conclusion extinction des lumières à 3h30, ou enfin je peux sombrer dans un sommeil bien mérité. Mon voisin de vol est trés gentil, mais un peu du genre costaud (donc qui prend de la place), typé chilien du sud (pas du genre comique) et surtout très stressé par l’avion… Il n’arretait pas de bouger, se ronger les ongles, taper du pied, se lever, s’asseoir, et vas y qu’il enléve sa chemise pour se retrouver en beau marcel tout blanc…. et votre serviteur, coincé côté hublot, à essayer de garder son espace vital. Marrant, surtout quand il a commencé à me raconter sa vie, ou sa derniére visite chez son dentiste, en espagnol, sans s’apercevoir que je ne comprenais pas un traite mot de son histoire… Mais bon, ca a eu un effet apaisant et j’en fut bien heureux.

Le lendemain matin, après une bonne nuit, le survol de la cordillère des Andes fut vraiment magnifique. Les plaines argentines laissent d’un coup la place aux premiers plis ordonnés des contreforts, puis prennent de l’altitude, s’étoffent, se densifient, avant de laisser apparaitre les premiers sommets enneigés. On laissent passer de nouveaux hauts plateaux aux couleurs ocres, bruns, avec tantôt du relief tourmenté, tantôt des collines ondulantes. Les sommets enneigés réapparaissent, altiers, fiers, dernières défenses avant Santiago et l’océan Pacifique un peu plus loin à l’ouest. Mon voisin doit sentir la maison car il semble dans un état plus calme, appaisé, presque mystique… On atterit enfin. Ca y est, l’Amérique du sud, le Chili, mon rêve qui commence à prendre forme.

Après le passage de l’immigration, je laisse 2 français que j’avais rencontré à Madrid et avec qui j’avais sympathisé à leur gourou Alibert. Ils font un circuit de 3 semaines dans le nord, Atacama, Uyuni, Lauca. Je les rencontrerai peut-être là-bas, qui sait… Je retire un peu de devise chilienne – le pesos chilien – et prend le bus qui m’améne à la premiére station de métro de la ligne 1, la ligne principale. De là je continue et sors à la station de la Moneda. Je me trouve une place dans un parc pour passer le temps jusqu’à 14h00, ou je pourrais récupérer ma chambre d’hotel, que j’ai pris le soin de réserver pour les deux premières nuits à Santiago. Il fait chaud… Et au fait, que deviennent mes 2 sac-à-dos? Ils vont bien eux, car ils se font porter 🙂 C’est l’avantage. Je regarde les gens passer, je m’empreigne de l’atmosphère des lieux, je laisse le temps au temps, je médite… luxe suprême dans notre société où tout doit aller de plus en plus vite, quitte à y perdre sa tête.

A 13h00 je sors de mon état contemplatif pour reprendre le métro et aller à mon hotel. Des ordinateurs y sont en libre service, bon point… Sinon la chambre est correcte. J’en profite pour prendre une douche bien méritée. Puis je repars direction le centre ville allégé de mon gros sac. Je rends ainsi visite à la Moneda (le palais présidentiel), la bourse, la plaza de Armas et finalement el mercado central, le plus grand marché aux poissons de Santiago. Le centre est bondé, grouillant, bruyant, étouffant… alors une petite visite à l’église bordant la place est bienvenue, le calme enfin… divin non? Ressortit dans le monde des mortels j’en profite pour essayer une boisson locales qui semble très appréciée, le moto de huesillos, un jus de pêche avec du maïs et des morçeaux de pêches… Pas mal. Arrivé au marché de poisson je ne peux m’empêcher de gouter un empanadas frit aux fruits de mer, à tomber par terre de bonheur. Le marché est d’ailleurs très beau avec sa structure en acier et son éclairage naturel tamisé. Je rentre ensuite à mon hotel bien crevé, mais heureux. 21h00 dodo.

Derniers préparatifs

J-1 avant le départ….

Et oui, le temps est passé depuis mon dernier post, et le départ est maintenant pour demain matin à l’aurore… Je n’ai pas arrêter de courir, entre la préparation du voyage, le permis de construire de la nouvelle maison qu’il fallait absolument déposé avant de partir, la maison (l’actuelle cette fois) et les enfants à s’occuper, les premières pistes lancées pour retrouver du boulot à mon retour…. Le temps s’est compressé et accéléré, mais on y est, le grand saut (ou le grand vol) est pour demain. Heureux? oui, un peu comme un bachelier la veille de son examen, car à force de faire et refaire l’inventaire du sac-à-dos pour être sur de n’avoir rien oublier, je suis un peu saturé… J’ai maintenant hâte d’y être et de rentrer dans le vif du sujet. Je me sens prêt, tant dans ma préparation que psychologiquement.

Au niveau du matériel je pars avec 2 sac-à-dos, un gros de trek de 60L, et un autre plus petit et léger pour les déplacements en ville. Pour le moment (mais ça ne durera pas sur place) le gros pèse 13 kg, ce qui est vraiment bien sachant que j’emporte dedans:

  • 1 tente Hogan Ultralight, 1,7 kg
  • 1 duvet synthétique Arctic Extreme, 1,9 kg
  • Vêtements (polaires, T-shirts, veste duvet, veste coupe vent…)
  • Chaussure de randonnée
  • Tapis de sol
  • Popote + bruleur réchaud (j’achèterai la cartouche sur place)
  • Petit matériel (lampe frontale, couteau, chargeurs…)
  • 2 gourdes flexibles de 2L
  • Pharmacie
  • Minimum de toilette (les lamas n’ont qu’a bien se tenir;-)
  • 1 pied photo

Du coup le petit sac-à-dos, que je prendrai en cabine dans l’avion, sera bien remplie avec 2 appareils photos (un Nikon D300 – 1,5 kg quand même! – pour les photos, et un autre petit pour les vidéos), 2 guides du Chili, 1 d’espagnol pratique (merci Loïc :-), un livre de lecture, un pull, etc.

Le problème du poids se posera plus en randonnée, ou il faudra bien que je porte tout cela – plus le poids de l’eau, de la nourriture… Enfin, à chaque jour suffit sa peine, on verra sur place. Je devrais revenir avec des cuisses comme des jambons de cochons bretons body-buildés (clins d’oeil à nos amis bretons que je salue), et une forme olympique puisque les hauts plateaux andins sont situés autour de 4000m d’altitude, donc beaucoup de globules rouges… A voir.

Enfin voilà, le prochain article devrait être de Santiago.

Je tiens encore à remercier tous ceux qui ont rendu ce voyage possible, et toutes celles et ceux qui m’ont prodigués de précieux conseils, tant techniques que pratiques, et à vous tous pour votre affection qui m’a fait chaud au coeur. Une pensée particulière à mon ami Loïc qui aurait du faire parti du voyage et qui malheureusement ne pourra pas venir pour des raisons indépendantes de sa volonté. Je m’imprégnerai de tous ces paysages pour toi mon Loïc et t’en ramènerai la substantifique moelle.

En avant l’aventure, et allons mettre en pratique la locution d’Horace: « Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain ».

A bientôt

Acte de naissance

Bonjour à toutes et à tous,

Moment émouvant, la naissance de ce blog, et surtout ce merveilleux projet qui se concrétise…

Ce blog vous donnera l’opportunité de me suivre dans mon périple en Amérique du sud, principalement au Chili… Pourquoi le Chili? Parce que le Chili représente pour moi les grands espaces, des paysages somptueux, des couleurs extraordinaires, et surtout pour des mots qui m’ont fait rêver depuis tout petit: Atacama, Patagonie, détroit de Magellan, canal de Beagle, cap Horn… Bref le goût de la liberté et de la nature sauvage, et un hommage à tous ces grands explorateurs qui sont passés en ces lieux bien avant nous (Magellan, Cook, La Peyrouse, Darwin…). Et puis c’est le pays de la démesure, qui adore les grands écarts: 4300 kilomètres de long entre le 18° et le 56° parallèle de l’hémisphère sud, pour 180 kms de large en moyenne. On y passe des 40°C du désert d’Atacama dans le nord du pays, le désert le plus aride du monde, aux températures glaciales de la terre de feu à l’extrême sud du pays, dans les cinquantièmes hurlants. Et puis c’est l’occasion de renouer avec l’espagnol, langue morte pour moi depuis le lycée 😉

Pourquoi cette démarche? Je suis (j’étais?) consultant/chef de projet en informatique à Genève, travaillant pour des groupes internationaux. Des challenges passionnants, une équipe et des collègues merveilleux, mais aussi des horaires à rallonge, du stress et … le temps qui passe. Les enfants grandissent, les cheveux blancs apparaissent et la quarantaine qui se profile à l’horizon… Les questions métaphysiques (re)surgissent: d’où viens-je, mais surtout où vais-je??? Quel est mon projet de vie, qu’est-ce que je veux faire de mon futur?

Ce séjour s’inscrit donc dans un congé sabbatique que j’ai décidé de prendre pour me consacrer à ma famille et à moi-même… Parce qu’il est important de vivre ses rêves, et d’arrêter de les rêver….

Un grand merci à toutes les personnes qui ont rendu cela possible et surtout à ma tendre et chère femme Loan. Merci de ton soutien indéfectible. Merci à mes parents pour le goût de l’aventure et de la curiosité, merci à tous mes amis et collègues (ils se reconnaitront) qui ont partagés leurs aventures avec moi et permis d’avancer dans mon projet grâce à leurs précieux conseils. Une pensée aussi pour Thierry, mon ami, qui n’est plus avec nous, mais qui j’en suis sûr me soutiendrait à 200% dans cette aventure. Ce projet est aussi un bout de toi…

Départ le 2 novembre de Genève pour Santiago du Chili, via Paris et Madrid, pour un retour le 16 décembre 2011 (soit un peu plus de 6 semaines) pour les fêtes de fin d’années.

Hasta luego!